vignette|Une manifestation squadriste à Rome dans les années 1920.
« Squadrisme » est le terme par lequel on désigne les forces paramilitaires luttant par la violence contre les mouvements sociaux suscités par les socialistes et les communistes après la Première Guerre mondiale en Italie. Nées avant le fascisme italien, elles en sont devenues une forme de bras armé. Ces mouvements paramilitaires furent dirigés par les chefs locaux (les ras, du nom des chefs éthiopiens) des Faisceaux italiens de combat.
Avant même la montée du mouvement fasciste, il existait des regroupements, plus ou moins spontanés, de militants qui, au travers de l'usage de la violence, réagissaient aux actions des mouvements de gauche. Ces mouvements étaient composés de squadre d'azione (littéralement : « escouades d'action ») d'où le nom de squadrismo, appelé aussi squadracce, qui constituaient le bras armé du mouvement fasciste, agissant en dehors de toute légalité.
Le premier squadrisme s'inscrit dans la tradition de formation d'une élite combattante qui était celle des faisceaux d'action révolutionnaire et fut un phénomène citadin. Mais apparut également un squadrisme agraire orienté vers la répression des grèves d'ouvriers agricoles. Les propriétaires recrutèrent d'anciens combattants inoccupés, lesquels ne tardèrent pas à rejoindre les faisceaux italiens de combat. Mais ces squadristes des petites agglomérations n'étaient pas tous contrôlés par le mouvement mussolinien et se tinrent parfois longtemps à l'écart de celui-ci. Décentralisé, le mouvement s'est rapidement étendu, sans que Mussolini ne le contrôle véritablement, à toute l'Italie, le « fascisme agraire » du nord atteignant les villes et le sud.
Le mouvement squadriste naquit au début de l'été 1920, timidement d'abord puis avec une intensité croissante au fur et à mesure que se développaient les effectifs des faisceaux italiens de combat et que se renforçait l'appui logistique et financier fourni à ces derniers par les possédants et les représentants de l'appareil d'État désireux de réprimer toute tentative de révolution communiste.