La culture de la peur, aussi désignée comme l'action de semer l’épouvante (fearmongering ou scaremongering en anglais), renvoie au fait de répandre des rumeurs effrayantes et exagérées, sur un danger imminent, de prendre l’habitude ou la tactique de susciter délibérément et inutilement la peur du public au sujet d’une question. Cela désigne par exemple des publicités qui influencent l'opinion publique par la menace d'un danger, et utilisent ce sentiment de peur pour manipuler les convictions et les croyances du public. Par conséquent, le public accorde une importance disproportionnée à ce que les publicités leur montrent malgré les faits et facteurs externes, ce qui renvoie à la notion d'erreur fondamentale d'attribution. vignetteUn exemple de culture de la peur se trouve dans la politique américaine, dans la publicité télévisée Daisy, une publicité souvent utilisée lors de la course présidentielle de 1964 de Lyndon B. Johnson. Celle-ci débute avec une petite fille, debout dans une prairie accompagnée par des oiseaux gazouillants, effeuillant les pétales d’une marguerite tout en les comptant lentement. Quand elle atteint neuf, une voix masculine menaçante se fait entendre en train de décompter un lancement de missile, et alors que les yeux de la fille se tournent vers quelque chose qu’elle aperçoit dans le ciel, la caméra zoome jusqu’à ce que sa pupille remplisse l’écran, la noircissant. Enfin, le compte à rebours atteint zéro, la noirceur est remplacée par l’éclair et le nuage d’une explosion nucléaire. Comme une furieuse tempête, une voix surgit de la vidéo, celle du président Johnson qui s’exclame : « Tels sont les enjeux ! Faire un monde dans lequel tous les enfants de Dieu peuvent vivre, ou aller dans l’obscurité. Nous devons soit nous aimer, soit mourir. » Une autre voix se fait alors entendre, disant : « Votez pour le président Johnson le 3 novembre. Les enjeux sont beaucoup trop grands pour que vous restiez chez vous. ». Les publicités sont également entrées dans l’arène avec leur découverte du fait que « la peur vend ».