La crise économique du Mexique de 1994–1995, qui frappa durement l'économie mexicaine, débuta par une brusque dévaluation du peso mexicain annoncée le , qui eut pour conséquence un retrait massif des capitaux étrangers et un effondrement du cours du peso, entraînant des conséquences désastreuses sur l'économie du pays, puis des répercussions dans le monde entier, en particulier en Amérique du Sud. Elle est également appelée erreur de décembre (error de diciembre) au Mexique, et ses conséquences sont parfois nommées effet Tequila par les économistes. La crise économique mexicaine de 1994 est causée par une conjonction de phénomènes, dont certains étaient alors anciens. Le pays connaissait une croissance soutenue depuis plusieurs années, attirant une grande quantité de capitaux. Cela provoquait des pressions à la hausse sur le taux de change du peso mexicain, qui causait un déficit de la balance courante d'environ 8% du PIB. En plus de cela, l'Accord de libre-échange nord-américain entré en vigueur le exige une stabilité du taux de change peso-dollar permise par un peso fort. La situation est favorable aux investisseurs, et la population mexicaine contracte un nombre croissant d'emprunts. Aussi, l'inflation érode petit à petit la compétitivité mexicaine et les comptes extérieurs du pays se détériorent, le déficit de la balance courante atteignant 8 % du PIB. L'économie mexicaine est alors fragilisée par une balance courante déficitaire de 28 milliards de dollars et une forte dépendance envers les capitaux étrangers. En plus de cela, l'augmentation des taux directeurs par la Réserve fédérale des États-Unis début 1994, dans le but de lutter contre l'inflation, provoque des retraits de capitaux du Mexique. Le voisin nord-américain aspire donc des capitaux de toute l'Amérique latine, qui viennent y chercher une rémunération plus attractive. L'ancrage fixe du peso mexicain au dollar était, à terme, incompatible avec le niveau élevé de l'inflation au Mexique. Néanmoins, cet ancrage donnait l'illusion générale d'une garantie de change.
Luisa Lambertini, Vincenzo Cuciniello