Gilles de Montmorency-Laval, plus connu sous le nom de Gilles de Rais (ou, selon la graphie moderne, Gilles de Retz) en référence à son titre de baron de Retz, né à une date inconnue (au plus tôt durant l'année 1405) au château de Champtocé-sur-Loire et mort le à Nantes, est un chevalier et seigneur de Bretagne, d'Anjou, du Poitou, du Maine et d'Angoumois.
Actif pendant la seconde phase de la guerre de Cent Ans, il se rallie au camp du roi . Le baron de Rais finit par sceller une alliance avec son influent cousin, le grand chambellan Georges de La Trémoille. De la sorte, il est amené à combattre les Anglais aux côtés de Jeanne d'Arc mais les relations entre ces deux compagnons d'armes demeurent peu connues. Au cours de leurs campagnes communes, il contribue notablement à la levée du siège d'Orléans avant d'être promu maréchal de France le , jour du sacre royal de à Reims.
Après la mort de son grand-père Jean de Craon en 1432 et la disgrâce de Georges de La Trémoille en 1433, le maréchal de Rais se désengage progressivement de la guerre. Il se voit accusé par sa famille, et notamment par son frère cadet René de La Suze, de dilapider son patrimoine en aliénant ses terres au plus offrant afin de pallier ses fastueuses dépenses, prodigalités qui entraînent sa mise sous interdit par le roi le .
Le 15 ou le , il moleste le clerc Jean Le Ferron dans l'église de Saint-Étienne-de-Mer-Morte avant de se saisir du château local, violant de ce fait les immunités ecclésiastiques et portant atteinte à la majesté de son suzerain, le duc . Arrêté le dans son château de Machecoul, il est conduit dans le duché de Bretagne. En , il est jugé par l'officialité de Nantes pour hérésie, sodomie et meurtres de . Simultanément, il est condamné à la pendaison et au bûcher par la cour séculière nantaise pour son coup de force perpétré à Saint-Étienne-de-Mer-Morte ainsi que pour des crimes commis sur sans précision de leur nombre. Le , il monte à l'échafaud avec deux de ses serviteurs convaincus d'assassinats.