Boris Souvarine, pseudonyme de Boris Lifschitz, né le à Kiev et mort le à Paris, est un militant politique, journaliste, historien et essayiste, russe et français.
Militant communiste, exclu du PCF en 1924, il est dès les années 1920 un des grands critiques du stalinisme, auteur en 1935 d'une biographie pionnière de Staline.
Boris Souvarine est issu d'une famille juive d'Ukraine, pays qui en 1895 faisait partie de l'Empire russe ; il est le fils de Kalman Lifschitz, ouvrier joaillier, et de Mina Steinberg. En 1897, la famille Lifschitz quitte la Russie pour la France ; elle obtient la nationalité française par naturalisation en 1906.
Après le certificat d'études, Boris entre à l'École primaire supérieure de la rue Colbert ( arr.), mais ne peut terminer le cycle. Il devient apprenti dans une usine d'aviation, tout en acquérant une culture générale et politique assez étendue, grâce à l'université populaire « Coopérative des idées », à la lecture des journaux socialistes, ainsi que celle des classiques du socialisme et de la littérature. Il participe aussi à de nombreux meetings et est marqué par la personnalité de Jean Jaurès. Il obtient un diplôme d'ouvrier d'art de la Ville de Paris.
En 1913, il est appelé sous les drapeaux avec deux ans d'avance, en raison d'une erreur sur sa date de naissance, et il est envoyé à Commercy ( d'infanterie) ; son frère aîné Léon (né en 1893) est tué au front en mars 1915. Boris Souvarine est muté à Paris au service de l'Intendance, puis réformé en 1916.
Il adhère alors à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) et se rapproche des socialistes « minoritaires », hostiles à l'Union sacrée et au jusqu’au-boutisme. Il est notamment en contact avec l'équipe du journal Le Populaire (Paul Faure, Henri Barbusse, Jean Longuet). Il entre aussi au Comité de défense du socialisme internationaliste (CDSI).
C'est dans Le Populaire qu'il utilise pour la première fois son pseudonyme. Le nom « Souvarine » vient du roman d'Émile Zola Germinal.