Les cours martiales ottomanes de 1919-1920 aussi appelées les procès d'Istanbul sont des cours martiales qui se tiennent après l'armistice de Moudros dans l'Empire ottoman en 1919 et 1920, au cours desquelles des dirigeants du Comité Union et Progrès ainsi qu'un certain nombre de fonctionnaires sont jugés sur différents chefs d'accusations, dont le massacre d'Arméniens au cours du génocide arménien ainsi que celui de Grecs au cours de la Première Guerre mondiale. Les tribunaux s'appuient notamment sur les travaux de la commission Mazhar, établie le .
La cour a notamment reconnu que l'intention du CUP était d'éliminer "physiquement" les Arméniens de la Turquie, ce qui peut être interprété comme une reconnaissance du caractère génocidaire du massacre des arméniens sous leur gouvernement, même si le terme, qui n'existait pas encore, ne fut pas utilisé formellement.
Liste des condamnés exécutés :
Mehmet Kemal, ancien gouverneur de la province de Yozgat, condamné à la pendaison
Abdullah Avni, commandant de la gendarmerie d'Erzincan, condamné à la pendaison
Behramzade Nusret, gouverneur de Bayburt, condamné à la pendaison
Condamnés à mort par contumace :
Talaat Pasha, ancien grand Vizir
Enver Efendi, ancien ministre de la Guerre
Cemal Efendi, ancien ministre de la marine
Nazim Efendi, ancien ministre de l’Éducation
Ces condamnés étant alors en fuite, ce sont des activistes arméniens de la Fédération révolutionnaire arménienne qui "exécutèrent" les peines hors cadre juridictionnel au cours de l'opération Némésis.
Le CUP fut dissous et ses avoirs confisqués. Toutefois, aucun dédommagement des victimes ne fut prononcé.
Les Alliés critiquèrent néanmoins le procès pour son manque de transparence. La Cour martiale reçut notamment des pressions dans le contexte des manifestations contre l'occupation grecque de Smyrne en 1919, la conduisant à libérer 41 suspects sur les 120 mandats d'arrêts.