La famille matrilinéaire est un système de filiation dans lequel chacun relève du lignage de sa mère. Cela signifie que la transmission, par héritage, du prestige et des biens matériels, des noms de famille et titres se succède suivant le lignage féminin. Dans la filiation matrilinéaire, la transmission masculine passe de l'oncle (le frère de la mère) au neveu (le fils de sa sœur).
La transmission de l'héritage (notoriété, position sociale, biens et services) s'est d'abord effectuée de mère à fille.
Les relations sociales régnant dans les sociétés matrilinéaires peuvent trouver une caractérisation dans le fait même de la position de la femme : étant l’intermédiaire régénérateur de la vie des ancêtres et de la mémoire sociale, elle trouve un respect qu'elle a socialement et affectivement perdu plus tard dans le patriarcat. De plus, la vertu régénératrice du coït étant totalement ignorée, il y règne une très grande permissivité sexuelle avant le mariage (voir les travaux de Bronisław Malinowski, et notamment La Paternité dans la psychologie primitive).
Des femmes continuent de transmettre leur nom, leurs biens et leurs savoirs à leurs filles, héritières d'une lignée exclusivement féminine. , explique Françoise Héritier, anthropologue française féministe, experte des systèmes de parenté et qui a succédé à Claude Lévi-Strauss au Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France. Les fils, eux, appartiennent par leur naissance au groupe de leur mère, mais ils ne transmettent pas cette filiation à leurs enfants ».
Toutefois, Françoise Héritier ajoute : . C’est le cas, par exemple, des Hopis, une société matrilinéaire où le frère à un rôle de chef dans la famille égale à celui de sa sœur.
Aussi, dans plusieurs sociétés matrilinéaires, la matrilocalité est de mise. C’est le cas des Hopiscommunauté du nord-est de l'Arizona, des Minangkabau une communauté indonésienne, et du clan des aigles une communauté autochtone située au Canada avant la période de colonisation. Il existe aussi d’autres configurations.