La valeur d'usage, dans un contexte économique, désigne la valeur des avantages économiques futurs attendus de l'utilisation d'un actif. Plus généralement, il s'agit de la valeur attribuée à l'utilisation réelle ou potentielle d'un bien, d'un service ou d'une ressource (ressource naturelle, ressource humaine). La notion de valeur économique a évolué au cours du temps, au fur et à mesure qu'on a précisé les différents aspects de cette notion : gratuité ou coût des intrants, prix sur un marché, rentabilité, profit, besoin, utilité et utilité marginale, valeur travail, valeur d'échange, etc. Cette notion, évoquée par Aristote, est construite par opposition à la notion de valeur d'échange. La valeur d'usage est caractéristique d'un individu ou d'un groupe technique comme une entreprise, tandis que la valeur d'échange dépend des autres et de la valeur d'usage (différente) ou intrinsèque qu'ils peuvent accorder à la même chose. L'opposition entre les deux notions n'est pas frontale, mais dialectique : il n'y a d'échange que parce qu'on accorde une utilité, donc une valeur d'usage, à la chose obtenue ; tandis que l'usage peut aussi impliquer un échange, en amont (achat de farine) ou en aval (vente de pain). Adam Smith illustre cette opposition au travers du Paradoxe de l'eau et du diamant. Condillac parallèlement montre le côté subjectif de la valeur. La valeur d'usage dépend de l'utilisateur et des circonstances, en fonction de ses capacités physiques, de ses connaissances, de son souhait présent, de ses anticipations futures, de sa situation, de son organisation (dans le cas d'un groupe), du temps dont il dispose ou disposera pour utiliser un bien ou un service, etc. La valeur d'usage tient également compte des usages productifs que l'utilisateur doit, veut ou peut faire : cela met en place, en fonction des processus disponibles, des « chaînes de valeur d'usage » (la valeur d'usage du pain détermine celle de la farine et des autres facteurs de production, puis celle du moulin, etc.).