Le massacre de Višegrad est une série de tueries de masse commises envers des civils bosniaques, en grande majorité musulmans, de la ville et de la municipalité de Višegrad au cours du nettoyage ethnique de l'Est de la Bosnie par la police et les forces militaires serbes au cours du printemps et de l'été 1992, au début de la guerre de Bosnie-Herzégovine. Selon les documents du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), furent tués à Višegrad et ses environs au cours de ces évènements, dont 600 femmes et 119 enfants. Selon le TPIY, Višegrad a été l'objet de l'« une des campagnes les plus complètes et impitoyables de nettoyage ethnique au cours du conflit bosniaque ». Selon l'ONG Centre de Recherche et de Documentation de Sarajevo, furent tués ou portés disparus à Višegrad. Le massacre de Višegrad et les non-dits qui l'entoure sont au cœur de l’intrigue du film dramatique Les Femmes de Visegrad, sorti en 2013. Le 6 avril 1992, l'Armée populaire yougoslave (JNA) occupe Višegrad après plusieurs jours de combats. Lors de la prise de la ville, ils forment la municipalité serbe de Višegrad et prennent le contrôle de tous les bureaux du gouvernement municipal. Le 19 mai 1992, la JNA s'est officiellement retirée de la ville. Peu de temps après, les Serbes locaux, la police et les paramilitaires ont lancé l'une des campagnes de nettoyage ethnique les plus notoires du conflit, visant à débarrasser définitivement la ville de sa population Bosniaque, en particulier celle de confession musulmane. Le Parti démocratique serbe au pouvoir déclare que Višegrad est une ville « serbe ». Tous les non-Serbes perdent leur emploi et les meurtres commencent. Les unités paramilitaires serbes (appelées « Aigles blancs » et « Vengeurs », associées à Vojislav Šešelj, chef du Parti radical ultra-nationaliste serbe) attaquent et détruisent un certain nombre de villages bosniaques. Un grand nombre de civils bosniaques non armés de la ville de Višegrad sont tués en raison de leur appartenance ethnique.