Un épitomé (tiré du grec ancien , « abréger ») est le condensé d'une chose, généralement une œuvre. Il se distingue d'un résumé par le fait que ce dernier est produit à partir de citations d'un travail plus grand, alors que l'épitomé est une œuvre à part entière faisant intervenir, au moins en partie, un travail inédit. Ainsi, plusieurs écrits de la Grèce et de la Rome antique ne sont disponibles de nos jours que sous forme d'épitomé. Une des causes des pertes de la littérature grecque et latine est que les abrégés supplantèrent en intérêt les œuvres originales qui furent ensuite délaissées. Les auteurs des ouvrages, surtout historiques, fournissaient une version abrégée de leurs travaux (« autoépitomateur »), se diffusant plus facilement (Varron pour ses Hebdomades, Lactance pour ses Institutions divines, Julius Paris également). Et certains auteurs postérieurs, les « épitomateurs », écrivaient des versions allégées des travaux classiques, qui ont été ensuite perdus. Les écrits ayant traversé les âges sous forme d'épitomé se distinguent de ceux que l'on retrouve sous forme de fragments disséminés dans des œuvres postérieures ainsi que de ceux utilisés comme sources non officielles par les académiciens. Contrairement à ces derniers, un épitomé forme un document entier. Les periochae (terme latin transcrit d’après le grec , « sommaire indiquant le contenu », dont l'équivalent latin est ) sont souvent assimilées aux épitomés. Une periocha abrège une œuvre selon l'unité de division (chapitre ou livre), en s'en tenant à ce découpage, elle se distingue de l'épitomé et du Breviarium qui concernent des récits rédigés plus ou moins suivis, comme Eutrope ou Justin. Les épitomés apparaissent au dans la Grèce antique (les catalogues de Diogène Laërce dans les Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres) et au sous la république romaine (connu par Cicéron dans les Lettres à Atticus, indiquant que Marcus Junius Brutus abrégea les écrits de Fannius et Coelius Antipater, ainsi qu'un abrégé de Polybe selon la biographie de Plutarque).