Sîn est la divinité personnifiant la Lune dans la Mésopotamie antique. Comme la plupart des autres dieux mésopotamiens, il a eu plusieurs noms : Sîn (ou Sî') correspond à la forme akkadienne (langue des royaumes de Babylone et d'Assyrie) de son nom, tandis qu'en sumérien, il est connu sous les noms Nanna(r) ou Su'en (d'où dérive sans doute le nom akkadien).
Nanna/Sîn est l'une des divinités les plus importantes de la Mésopotamie, sans jamais jouer un rôle majeur dans la mythologie. Il est subordonné à son père, le grand dieu Enlil, mais les deux autres grandes divinités astrales, la déesse Inanna/Ishtar et le dieu solaire Utu/Shamash, sont considérés comme ses enfants. Du fait de l'importance du cycle de la lune dans le culte religieux, il conserve une place de premier plan durant toute l'histoire mésopotamienne. Son principal sanctuaire, implanté dans la grande ville d'Ur, est l'un des principaux lieux de culte de la région. Secondairement, Nanna/Sîn est également une divinité liée à la fertilité, en particulier celle des troupeaux de vaches.
thumb|Représentation du croissant de lune symbolisant Nanna/Sîn (entre le soleil symbolisant Shamash et l'étoile symbolisant Ishtar) sur le kudurru de Meli-Shipak (1186–1172 av. J.-C.), Musée du Louvre.
thumb|left|Perle en agate vouée au dieu-lune Nanna/Sîn par le roi Ibbi-Sîn de la troisième dynastie d'Ur (v. 2010 av. J.-C.). Musée du Louvre.
Nanna/Sîn est la divinité qui représente la Lune (sumérien iti, akkadien wahru(m)) dans l'univers religieux des anciens Mésopotamiens. Il est donc l'astre principal qui éclaire la nuit, et dispose d'une place privilégiée dans la mythologie, puisqu'il passe pour être le père du dieu symbolisant l'astre solaire, Shamash (Utu en sumérien). Alors que le dieu solaire parcourt le ciel la journée puis passe les nuits dans le monde souterrain, le dieu lunaire prend le relais. Chacune des phases de la lune était observée comme une manifestation de Nanna/Sîn : nouvelle lune, pleine lune, et également les nuits sans lune.