Marduk (en akkadien, AMAR.UTU en sumérien) ou Mardouk, appelé aussi Bel-Marduk, Bellus-Marduk ou Baal-Marduk, est le plus grand dieu babylonien. Marduk siégeait à Babylone dans son sanctuaire l'Esagil « le temple au pinacle surélevé », auquel était adjointe la ziggurat Etemenanki, passée à la postérité comme la Tour de Babel. Sa parèdre était Ṣarpanitu. Les Mésopotamiens en faisaient le fils aîné d’Ea et de la déesse Damkina. Dieu agraire d'importance secondaire à l'origine, Marduk finira par supplanter Enlil (et absorber ses attributions) comme dieu suprême du panthéon. Il acquiert toute son importance sous le règne de Nabuchodonosor I, souverain de Babylone de 1125 environ à 1104 av. J.-C. Le Poème de la Création (Enuma elish), écrit à cette époque, est destiné à justifier cette promotion. On lui associe le dragon (Mušhuššu), la planète Jupiter et le nombre 50 (également attribué à Enlil). Dans la cosmogonie babylonienne, au terme d'une longue guerre, le jeune dieu Marduk découpe la mère des dieux Tiamat, incarnation de la Déesse du Chaos primordial et des mers : de son torse et sa tête, il crée les cieux, de ses jambes et membres inférieurs il créa la terre. De Tiamat naît l'eau venue en nuages et ses larmes deviennent la source du Tigre et de l'Euphrate. Kingu, fils de Tiamat périt lui aussi, et de son sang, Marduk crée les premiers hommes. Après avoir vaincu la déesse primordiale Tiamat, Marduk devint le souverain des dieux. Il prendra même la place d'Anu au sein du panthéon. Chaque année au nouvel an, les dieux de Babylone et de Borsippa viennent lui rendre hommage lors des festivités de l'Akitu qui durent à compter de l'équinoxe de printemps ; une grande procession s'organise le neuvième jour sur la voie sacrée. Le huitième et le onzième jour, les dieux se réunissent dans son temple, le saluent avec crainte, se tiennent agenouillés devant lui pendant que les destins se fixent irrévocablement pour l'année entière. La suppression de ces solennités, en temps de guerre ou de malheurs publics, est une calamité dont on fait mention dans les annales de la cité.