L'escrime médiévale est un terme couvrant deux aspects : d'une part, l'histoire et la compréhension de l'escrime telle qu'elle était pratiquée au Moyen Âge ; d'autre part la démarche qui a pour objet de la reconstituer. Cet article tente de couvrir les deux aspects.
L'escrime médiévale se base sur des manuscrits anciens qui nous sont parvenus, ainsi que des pièces de musée. Il faut principalement comprendre que le terme d'escrime, au Moyen Âge, recouvrait non seulement le maniement de l'épée médiévale, mais également tout un ensemble arts martiaux médiévaux qui étaient souvent organisés en systèmes complets de défense armée (épée longue, épée et bocle, dague, lance, bouclier de duel judiciaire, etc.) et de formes de corps à corps (ringen...).
Histoire des arts martiaux européens
vignette|upright|Manuscrit I:33 : une illustration d'une femme nommée Walpurgis s'entraînant aux techniques d'épée et de bouclier est dans le manuscrit parmi d'autres (1290).|alt=Il n'y a pas de traité qui soit parvenu jusqu'à nous jusqu'à environ 1300. La connaissance des arts martiaux passe donc par des sources indirectes : des armes et des squelettes trouvées lors de fouilles archéologiques, de l'iconographie (comme la tapisserie de Bayeux), des mentions de combats plus ou moins détailles (comme dans les sagas scandinaves).
Le manuscrit Royal Armouries Ms. I.33 (dit aussi Manuscrit de Walpurgis, Codex de la Tour de Londres, ou Fechtbuch de Luitger) est daté d'entre 1280 et 1300. Il décrit des techniques de combat à l'épée à une main et à la bocle (petit bouclier rond avec umbo), style de combat très efficace en usage de l'antiquité jusqu'à la Renaissance. Ce manuscrit didactique - sorte de livre du maître - met en scène un personnage tonsuré et son élève, ce qui laisse à penser que cet ouvrage est un manuel destiné à un "sport de combat" pratiqué dans des écoles ecclésiastiques. C'est le premier traité écrit décrivant spécifiquement un art du combat, datant du Moyen Âge européen.