thumb|300px|Région de la Macédoine historique :
Le nom de la Macédoine et sa revendication par deux peuples différents, les Grecs et les Macédoniens slaves, sont à l'origine d'un débat identitaire dans cette région des Balkans depuis la fin du .
L'actuelle Macédoine du Nord a en effet acquis le nom de « Macédoine » lors de la création de la république socialiste de Macédoine, un des États constitutifs de la république fédérative socialiste de Yougoslavie, ce que la Grèce n'a jamais contesté tant qu'il ne s'agissait pas d'un État souverain et que la dénomination de « Macédoine » était seulement géographique : pour la Grèce, il s'agissait alors simplement de la « Macédoine septentrionale » (en grec el, Vória Makedonía). En revanche, lorsque la république de Macédoine est devenue indépendante, en 1991, elle a construit son identité sur une revendication de l'histoire macédonienne ancienne et sur l'utilisation de ses symboles (le soleil de Vergina), qui, pour la Grèce, font partie de son propre passé et de son patrimoine exclusif, et non de celui des Slaves.
Ce débat moderne n'a rien à voir avec la réfutation par Démosthène, dans l'Antiquité, du caractère hellénique des Macédoniens antiques, que l'orateur athénien présentait comme des « barbares ». À la différence de Démosthène, la position grecque moderne est que le royaume antique des Argéades et des Antigonides, profondément hellénisé, fait bien partie du monde grec, ce qui est généralement accepté par les historiens. L'extension du royaume argéade à l'époque de son apogée, sous le règne de et de son fils Alexandre le Grand, est prise comme référence par les Grecs pour déterminer le territoire historique et géographique pouvant, selon eux, être désigné par le nom de Macédoine.
Mais « territoire » ne signifie pas « État » : si les Grecs acceptent que l'ancienne république fédérale yougoslave possède un « territoire » ayant appartenu aux Argéades, elle dénie aux Slaves toute filiation avec la culture, les symboles et l'histoire macédoniennes helléniques, qui font partie de l'identité nationale grecque actuelle, en grande partie fondée sur l'idée de continuité entre les États grecs antiques et la République hellénique contemporaine.