La hisba ou hisbah (arabe : حِسْبة [ḥisba], calcul ; vérification) est le principe islamique désignant le devoir d'ordonnancement du bien et d’interdiction du mal (al ʿamr bi-l maʿrūf wa-n nahy ʿan al munkar). Ce principe est particulièrement important dans le wahhabisme et le salafisme. Par extension, il désigne aussi l'institution chargée de mettre en œuvre la hisba dont les membres sont alors appelé muhtasib. La hisba trouve son origine dans la supervision des marchés (souk) et sa fonction consiste essentiellement à maintenir l'ordre public et les bonnes mœurs, avec un accent particulier sur l'aspect religieux: Selon certaines versions, le prophète Mahomet aurait engagé Saïd ibn Zayd pour superviser le souk de Médine après la conquête de La Mecque en 629. Il est aussi dit avoir employé une femme à ce poste au souk de la Mecque, Samra bint Nuhayk al-Asadiyya. Le second calife, Omar ibn al-Khattâb, parfois crédité comme étant à l'origine de la hisba, aurait aussi employé une femme, Al-Shifa' bint Abdullah, pour superviser le souk de Médine. Aucune autre femme n'a été identifiée dans ce rôle, mais il est possible que celles-ci étaient responsables de la seule partie féminine du souk, une tradition toujours d’actualité. S'il fait peu de doute que des administrations judiciaires pré-islamique existaient dans des villes importantes comme La Mecque, afin de régler les disputes, soit par l'intervention d'un arbitre (hakim) ou en "appel" par un devin (kāhin), le "muhtasib", et la hisba sont considérés comme anachroniques avec la période prophétique. On devrait plutôt parler de gardiens de souk (amil al suk) ou de maîtres de souk (sahib al suk), dont les fonctions étaient par ailleurs alors considérées comme purement séculière, sans obligation religieuse, et il est probable que leur responsabilités première étaient le contrôle des poids et mesures, considérant les nombreux hadith et versets coraniques a ce sujet, incluant une sourate sur les fraudeurs, ce qui laisse à penser que le problème était endémique.