Zewditou (en alphasyllabaire guèze : ዘውዲቱ, Zäwditu), née en 1876 et morte en 1930, fut impératrice d'Éthiopie (nəgəstä nägäst, « reine des rois ») de 1916 à 1930. Elle est une des seules femmes ayant régné sur l'Empire éthiopien et l'une des rares femmes à la tête d'un État au début du . Née le , Zewditou est la fille de Sahle Maryam, négus du Choa, futur negusse negest . Elle est baptisée « Askala Maryam » (« Askal de Marie », un type de fleurs). Sa mère, woyzero Abechi, noble shewanne, est brièvement la compagne de Menelik ; elle meurt alors que sa fille est encore très jeune. Ainsi, ce sont Menelik et son épouse Baffana qui l'élèvent avec les deux autres enfants reconnus : Asfaw Wossen, qui décède en bas âge, et Shewaregga, la mère du futur héritier de Menelik, Iyasou. En 1886, Zewditou, âgée de dix ans, épouse le ras Araya Selassie Yohannes, fils du negusse negest . Le mariage est très politique, visant à ce que Menelik accepte l'autorité du souverain tigréen. Le couple n'a pas d'enfant. Araya meurt en 1888 et Zewditou quitte Meqelé pour retourner auprès de son père, dans le Choa. En dépit du conflit qui oppose Menelik et , Zewditou tente de continuer à maintenir de bonnes relations entre les deux hommes. Elle contracte deux autres courts mariages, avant d'épouser ras Gougsa Wellé, neveu de Taytu Betul, sa belle-mère. Contrairement à ses unions antérieures, celle-ci est heureuse. À la mort de en , Menelik arrive sur le trône impérial. Vers le début du , frappé par une maladie, il doit préparer sa succession en prenant en considération l'absence d'héritier mâle direct. Il décide donc que le trône doit échoir aux branches féminines de la dynastie impériale. À la mort de en 1913, Iyasou, fils de la demi-sœur de Zewditou, devient ainsi negusse negest. Auparavant, en 1909, il fait exiler, loin de la capitale, Zewditou et son époux, qu'il considérait comme des rivaux potentiels pour le trône. Rapidement, ledj Iyasou est accusé de proximité avec les milieux musulmans et les puissances européennes craignent une alliance avec les puissances centrales.