Une monnaie de nécessité est un moyen de paiement émis par un organisme public ou privé et qui, temporairement, complète la monnaie officielle (pièces et billets) émise par l'État quand celle-ci vient à manquer. Ce type de monnaie fiduciaire prend place généralement durant des périodes économiquement troublées : guerre, révolution, crise financière, etc., ou de transition géopolitique (colonisation, annexion, indépendance, etc.).
On parle également de « famine monétaire » pour qualifier les périodes de troubles durant lesquelles la monnaie divisionnaire vient à manquer.
C'est aussi une expression générique pour qualifier des outils de paiement prenant des formes et utilisant des matériaux variées : bon, jeton, carton, timbre postal, porcelaine, verre, etc..
vignette|As ibérique coupé en 2
Le concept de monnaie de nécessité remonte à l'Antiquité : on la trouvait déjà à l'époque romaine, où elle côtoie les émissions impériales. D'une manière générale, on ne doit pas confondre ces frappes avec les médailles commémorant les victoires, ni avec les jetons de corporations, ou encore avec des émissions destinées à des cadeaux diplomatiques.
jeton
Plusieurs monnaies de nécessité ont ainsi été retrouvées sous la forme de pièces de monnaie coupée généralement en deux, plus rarement en quatre. À titre d'illustration, le Dupondius de Nîmes a été coupé en 2 ou 4 dans l'empire romain, particulièrement dans les provinces qui manquaient de monnaie divisionnaire telles que la Germanie et la Gaule.
vignette|redresse|« Bon pour 2 francs », pièce en laiton de type Domard émise entre 1920 et 1927 en France.
vignette|redresse|Billet de nécessité émis à Lutter am Barenberge, en 1920. Il montre la bataille de Lutter.
Les premiers exemples de monnaie de nécessité modernes apparaissent à la fin du et tendent à se confondre avec la protomonnaie officielle d'un pays où les conditions économiques et politiques ne sont pas encore stabilisées : l'offre de l'institut monétaire est alors suppléée par différentes initiatives privées.