La Mathesis universalis, du grec « mathesis » (science), et du latin « universalis » (universel), est un concept métaphysique ancien. Le mot « μάθημα » (máthēma) signifie « science, connaissance », et « μάθηματα » (ta mathèmata) . La Mathesis est une interprétation orientée de l'essence du savoir en général. Avec les philosophies de Descartes et de Leibniz apparaît une conception de la mathesis universalis comme projet typique du rationalisme classique, basée sur l’idée . Elle devient chez Descartes le modèle de toute certitude, fondée sur l'évidence de l'intuition et chez un Leibniz, qui abandonne l'intuition cartésienne, appuyé sur la logique et la non-contradiction, tribunal de la vérité des propositions. On reconnaîtra la Mathesis là où . La Raison est traditionnellement reconnue comme fond même de l'Être et faculté maîtresse de l'homme. C'est dans le logos grec qu'une telle correspondance a vu le jour, dans la parole qui discerne et expose et où règne une entente de l'être. Dès l'origine, la philosophie grecque conditionne notre connaissance du monde à la prise en compte de ce que d'une certaine manière nous connaissons toujours déjà. C'est cette connaissance dénommée « mathématique » qui constitue ce que Platon exigeait de ses étudiants , géométrie signifiant ici non la science des formes mais la science des présuppositions fondamentales de tout savoir. Toute l'histoire de la métaphysique est commandée par cette correspondance entre l'Être et la Raison jusqu'au règne contemporain de la technique et du nihilisme, en passant par le règne du sujet rationnel et de l'humanisme. Dans l'Antiquité l'expression μάθημα a donné naissance à l'adjectif μαθηματικός (mathematikos), d'abord « relatif au savoir » puis plus spécifiquement aux « sciences mathématiques ». La mathesis ou matheseos désigne primitivement, chez les auteurs grecs et latins, et en particulier chez Proclus, recteur de l’École néoplatonicienne d'Athènes au de notre ère, les fondements mêmes des mathématiques, voire de toute connaissance.