vignette|upright=0.8|Théodore de Bèze, auteur monarchomaque.
Les monarchomaques étaient des libellistes qui s'élevaient contre l'absolutisme royal qui s'établit à la fin du , en Europe occidentale. Ils furent actifs au cours de la deuxième moitié du .
Les auteurs les plus connus que l'on a dits « monarchomaques » émergèrent dans le camp protestant en France après les massacres de la Saint-Barthélemy : Philippe Duplessis-Mornay, François Hotman, Théodore de Bèze. Outre-Manche, des auteurs tels George Buchanan, John Knox, Christopher Goodman et John Ponet ont adopté une posture semblable, bien que différente sous plusieurs aspects, en s'opposant notamment au règne de Marie Tudor. En France, les thèses monarchomaques furent reprises par des auteurs catholiques de la Ligue quand Henri de Navarre (le futur Henri IV) devint l'héritier présomptif du trône de France à la mort de François d’Alençon, frère du roi Henri III en 1584. Le principal auteur monarchomaque catholique fut le théologien Jean Boucher.
Majoritairement français, les auteurs monarchomaques s'engagèrent dans la contestation du pouvoir royal à la suite des massacres de la Saint-Barthélemy. Ils prônaient le retour à une monarchie limitée, et se montrèrent critiques envers le concept de monarchie absolue, synonyme pour eux de tyrannie. L'existence et la diffusion des idées monarchomaques (du grec ancien μαχομαι « combattre » donnant étymologiquement le sens de « ceux qui combattent le monarque ») démontre que la théorie de l'absolutisme ne devait pas nécessairement l'emporter dans le royaume de France de l'époque : des philosophies alternatives, plus enclines à tempérer le pouvoir royal, se développèrent également en France au .
Le terme « monarchomaque » fut inventé en 1600 par l'Anglais William Barclay qui l'utilisa pour la première fois en 1600 dans son ouvrage De regno et regali potestate à des fins polémiques. Il s'agissait pour lui de stigmatiser les penseurs catholiques et protestants, français, écossais et anglais qui s'en prenaient depuis quelques décennies à la souveraineté du pouvoir royal.