« Dieu est mort » (Gott ist tot) est une célèbre citation du philosophe Allemand, Friedrich Nietzsche.
Cette phrase apparaît pour la première fois sous sa plume dans Le Gai Savoir (1882), aux aphorismes 108 (« Luttes nouvelles ») et 125 (« L'insensé »), et une troisième fois dans l'aphorisme 343 (« Notre gaieté »). Cet apophtegme se trouve aussi dans Ainsi parlait Zarathoustra.
La formule « Dieu est mort » peut être comprise non seulement comme un constat de la déchristianisation, partagé dès le début du siècle (notamment par des ecclésiastiques), mais aussi comme une critique de la religiosité.
La citation complète de L'Insensé est la suivante :
Nietzsche pensait que la majorité des hommes ne voient pas (ou refusent simplement d'admettre) cette « mort de Dieu », et ce à cause de l'anxiété qui en découle. La Mort de Dieu commençant à devenir largement reconnue, le désespoir croît et le nihilisme gagne du terrain, accompagné de la croyance en une volonté humaine comme loi en tant que telle — tout est permis si votre volonté le demande. Ceci est en partie la raison qui a mené Nietzsche à comprendre le christianisme comme nihiliste. Pour Nietzsche, le nihilisme est la conséquence de n'importe quel système philosophique idéaliste, car tous les idéalismes souffrent de la même faiblesse que la morale chrétienne — on n'y retrouve aucune fondation sur laquelle bâtir. Il se décrit donc comme un « "homme souterrain" en plein travail, qui creuse tunnels et galeries et qui sape ».
Avant que la phrase n'apparaisse chez Nietzsche, elle figure chez Gérard de Nerval sous la forme d'une exclamation, en exergue de son poème Le Christ aux oliviers (dans Les Filles du feu, 1854), librement adaptée et traduite d'un discours de Jean Paul. Par ailleurs, Victor Hugo rapporte dans Les Misérables (1862) l'assertion telle qu'elle aurait été prononcée, au cours d'un dîner chez lui, par le même Gérard de Nerval ; il répond que c'est selon lui .
C'est donc en 1882 qu'on trouve pour la première fois sous la plume de Nietzsche l'expression « la mort de Dieu ».