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Intuitivement, on remarque que Berlin se révèle souvent plus profondément dans ses vides et ses absences que dans sa matière construite, dans ses pleins. Ces lacunes, ces blancs ne sont pas de simples vacances, ils sont habités, par le passé, la mémoire, le rêve … Ce ne sont pas les mêmes vides que ceux de l'opposition plein/vide, ou figure/fond. Ainsi, l'absence, le manque, la quête de quelque chose d'imprécis est une des caractéristiques fondamentales de Berlin. Pour citer Aldo Rossi, «assurément, il y a des villes qui réalisent leur vocation et d'autres qui ne vont jamais au bout de leurs projets.» Berlin rentre donc dans cette deuxième catégorie, son incomplétude devenant parfois vocation et principe structurant son évolution. Cependant, la superposition des sensations et la réception collective simultanée de tant d'impressions diverses et imprécises qu'engendrent les tentatives de déchiffrage de cette ville entraîneraient assez vite un effacement par surexposition des informations surabondantes saisies par nos sens. Renversant ce problème, on a choisi ici d'aborder Berlin à travers ce qui pourrait être son négatif. L'absence dans ses expressions complexes et hétérogènes servira donc de structure à notre lecture de la ville. On cherchera à révéler, à faire ressortir, ne serait-ce qu'un instant, les facettes changeantes et miroitantes, les contrastes et les figures qui se dissimulent derrière l'image de Berlin surexposé. Dans ce cadre, comment insérer un hammam dans la ville, vide dans le vide du terrain vague de la Schlesische Strasse ?