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Le concept de « villes intelligentes » est aujourd’hui largement répandu et utilisé, de même que celui de « réseaux intelligents ». Or, dans les villes européennes et suisses, nous sommes pour l’instant dans une situation très éloignée par rapport à ces objectifs de « smart cities », non seulement du point de vue technologique mais aussi, peut-être surtout, du point de vue de leur intégration dans les politiques locales et dans les modèles d’affaires des entreprises énergétiques. En effet, s’il existe sur le marché des compteurs énergétiques permettant de communiquer, ils ne sont installés qu’en très petit nombre dans les villes et, dans la grande majorité des cas, sous-utilisés du point de vue des informations détaillées qu’ils pourraient fournir quant à la dynamique de l’approvisionnement et de la demande énergétiques. D’autre part, les implémentations actuelles de réseaux intelligents considèrent les consommateurs finaux comme des éléments « réactifs », pour utiliser une analogie électrique, et non comme des éléments « actifs », qui disposent de véritables outils afin de participer à la dynamique des réseaux, tant du point de vue de la demande énergétique (shift de consommations, installation de nouveaux appareils moins énergivores, rénovations de bâtiments, etc.) que de l’approvisionnement décentralisé. De même, les utilisateurs peuvent devenir co-créateurs de nouveaux services énergétiques, dans un marché dynamique et novateur. Couplés à des outils de planification énergétique territoriale toujours plus performants, ces nouveaux développements permettront aux villes européennes d’atteindre leurs ambitieux objectifs en matière d’efficacité énergétique accrue.