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A l'Ouest du Finistère français, le matin se lève sur l'Île de Sein et le passage du Raz. C'est l'étale de basse mer, les pêcheurs ligneurs embarquent pour une journée dans les courants de marée. Dans les remous du flot, oiseaux et poissons se disputent un festin porté par les eaux: c'est le signal de début de pêche. Ciré ajusté, une main sur la barre, l'autre sur sa ligne dévidée, le pêcheur danse avec les déferlantes. Au rythme de ses gestes amples, il remplit le pont de nobles prises. Lorsque le courant se calme à la pleine mer, il file vers le mareyeur de l'Île de Sein. Plongé dans l'eau à l'abri de la houle, le cœur de l'atelier s'anime avec l'arrivée du bateau, le débarquement des poissons, leur pesée, et le remplissage des viviers. Ici, les mareyeurs “ikejime” procèdent à un abattage traditionnel japonais. Le respect du produit et sa préparation méticuleuse permettent de déguster les filets sur le vif ou de les laisser mûrir pour délivrer leurs saveurs. Cette technique pratiquée au plus près de la zone de pêche valorise les poissons et le savoir-faire durable qui a permis leur capture. A marée descendante, les eaux se retirent, le bâtiment et l'estran se découvrent. Entre les murs humides où plane un parfum iodé, les travailleurs laissent place aux flâneurs amateurs de poisson. L'atelier de mareyage est porté par le cycle des marées, révélant l'usage des paysages qui l'entourent.