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En ratifiant l’Accord de Paris sur le climat, instrument juridiquement contraignant, la Confédération s’est engagée à réduire ses émissions par rapport à 1990, de moitié d’ici à 2030 et de 70 à 85% d’ici à 2050. En 2022, Conseils national et des États intègrent au cadre légal l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Cette effervescence législative questionne aussi bien les processus de planification du territoire que les paradigmes s’imposant à la conception de quartiers nouveaux ou en transition. Or, l’objectif net zéro ne peut se satisfaire de la simple juxtaposition de solutions isolées, qu’elles soient techniques ou comportementales. Ce plafond écologique, désormais légal, intime décideurs et planificateurs à plus de transversalité, de mise en cohérence des politiques publiques : à abandonner l’approche sectorielle au bénéfice d’une approche systémique. La planification du territoire rime alors avec une conception intégrée de sorte que l’ensemble des domaines d’émissions, souvent intriqués, soient considérés dans l’optique d’une réduction massive et synergique de leur empreinte. La planification de quartiers nouveaux ou en transition, véritables unités fonctionnelles du tissu urbain, représente une opportunité décisive de concrétiser la transition écologique vers une société symbiotique et décarbonée, garantissant le maintien des besoins fondamentaux de toutes et tous. Cette échelle nous permet de nous emparer de l’ensemble des déterminants d’un bilan carbone, qu’ils soient imputables à l’acte de construire, habiter, travailler, consommer ou de se mouvoir. Au travers de l’exemple de Praille-Acacias-Vernets, nous verrons comment la démarche LOCUS – Low carbon urbain strategy, permet d’établir une vision exhaustive des flux de carbone à l’échelle d’un quartier et d’en dégager une stratégie jalonnant l’atteinte du net zéro. Ce cas d’étude emblématique par son ampleur, nous permettra d’aborder les questions suivantes : à quelles conditions la neutralité carbone est-elle atteignable dès 2050 ? Pourquoi une action concertée et solidaire de l’ensemble des acteurs (décideurs, constructeurs et industriels, usagers) est-elle requise ? Quelles sont les opportunités de synergies mobilisables à cette seule échelle et les péréquations à activer d’un point de vue spatial (intra-inter quartier) ou sectoriel (énergies d’exploitation, construction, mobilité, alimentation et consommation) ? L’investissement carbone consentis en faveur d’espaces publics majeurs est-il significatif, pertinent ou compensable in situ ? Dans un quartier urbain, quels sont les principaux puits de carbone : la végétation ou le bâti ? En 2050, quels seront les domaines d’émissions les plus prégnants : les énergies d’exploitation, la construction ou l’alimentation ?