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Face à l’urgence climatique et à la contraction des ressources disponibles, la nécessité de préserver les terres arables pour l’agriculture et de protéger les écosystèmes pour la biodiversité encourage en priorité la régénération des territoires déjà urbanisés. Dans la perspective d’une société décarbonée, il apparaît fondamental d’agir simultanément sur de multiples dimensions liées tant à la protection du climat qu’à l'adaptation aux conséquences de ses changements. De profondes transformations de notre cadre de vie se révèlent nécessaires. Elles concernent notamment l’organisation du bâti, la gestion de la mobilité, les modes de construction, la multiplication des espaces verts, la valorisation des ressources locales ou encore l’abandon des énergies fossiles. En se plaçant à l’articulation entre la vision urbaine et le projet architectural, les démarches développées à l’échelle du quartier permettent une prise en compte de ces enjeux au-delà d’un seul bâtiment, tout en demeurant suffisamment circonscrites pour les appréhender de manière tangible. S’inscrivant dans une dynamique de réorientation du bâti vers l’intérieur, elles concernent tant la revitalisation de quartiers existants que la création de nouvelles polarités à proximité des transports publics et des réseaux de mobilité douce. Cette concrétisation de la transition à l’échelle du quartier ne se limite de loin pas aux seuls centres-villes, mais concerne aujourd’hui une vaste diversité de sites. Depuis une vingtaine d’années, une série de projets voient ainsi le jour au sein de la plupart des territoires européens à caractère métropolitain. A l’instar des quartiers Vauban à Fribourg-en-Brisgau, BedZED à Londres ou Ecoparc à Neuchâtel, la première génération est celle des pionniers, qui ont permis de mettre en exergue le potentiel écologique d’un retour en ville et d’expérimenter l’intégration de critères de durabilité aux processus de régénération urbaine. La seconde génération, actuellement en cours de réalisation, peut être considérée comme celle des labellisés. Elle se caractérise par une démultiplication d’opérations estampillées - parfois à tort, parfois à raison - des vocables d’« écoquartier » ou de « quartier durable ». Il en résulte une généralisation de démarches assez similaires, qui ne prennent pas forcément en compte toutes les spécificités locales et s’inscrivent encore souvent dans une logique de tabula rasa. C’est dans ce contexte qu’émerge, de manière diffuse, l’intuition collective qu’une troisième génération de quartiers en transition est à inventer pour s’inscrire dans une optique réellement post-carbone. Visant une réduction drastique des gaz à effet de serre et une adaptation significative du milieu urbain au dérèglement climatique, de nouvelles démarches émergent en mêlant plus intensément des actions de sobriété, d’efficacité, de circularité et d’adaptabilité. En s’appuyant sur la multiplication des cycles courts, la valorisation accrue de l’existant et la création de nouveaux maillages fertiles, les quartiers post-carbone sont ainsi amenés à jouer un rôle incontournable pour la résilience et l’habitabilité des milieux déjà urbanisés.