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La reconnaissance d’un principe de complémentarité pour les modèles architecturaux (PANERAI, CASTEX, DEPAULE, 1977) des années Vingt correspond à l’identification d’une méthode comparative, qui permet leur observation et leur compréhension à travers les instruments appropriés. Selon la théorie de la physique quantique formulée par Niels Bohr en 1927, les aspects corpusculaires et ondulatoires d’un phénomène physique ne peuvent pas être perçus simultanément : un objet quantique peut se présenter que sous un seul de ces deux aspects à la fois. En conséquence, les deux aspects sont les représentations complémentaires d’une même réalité, puisqu’ils sont essentiels pour fournir cette description physique complète du phénomène. De plus, l’apparition sous une forme plutôt que une autre dépend du type d’instrument utilisé pour l’observation. En paraphrasant le principe de Bohr dans le contexte architectural des années Vingt, les villes de Vienne et Francfort ont développé deux modèles totalement différents, mais tous les deux représentent la construction rapide de nouvelles habitations avec des loyers abordables pour les masses (KÄHLER, 1985). Grâce à l’étude typologique on peut distinguer de manière précise les grands îlots à cour de Vienne et les complexes en barres de Francfort. Ces formes urbaines correspondent à des choix architecturaux et urbains qui constituent les interventions les plus remarquables dans le panorama européen. L’étude de Gert Kähler en 1985 constitue la seule à utiliser une approche comparative entre les deux villes. A partir de cette publication, la présente contribution explore la méthode comparative utile à établir une comparaison entre les logements de masse des années Vingt. En même temps, la réflexion concerne aussi la nature des instruments « techniques » à appliquer pour effectuer une observation et une analyse correcte. Dans ce cas, l’outil du « redessin » joue un rôle fondamental. En effet, l’hypothèse, selon laquelle les modèles architecturaux différents de Vienne et Francfort sont comparables, exige tout d’abord une démonstration par la neutralité et l’impartialité du matériel graphique de support. Le redessin avec le degré maximum d’homogénéité se réfère à l’exposition "Die Wohnung für das Existenzminimum", realisée en 1929 à Francfort à l’occasion du deuxième Congrès moderne international d’architecture (AYMONINO, 1971). L’exposition consistait en la comparaison des plans des logements sociaux bâtis dans plusieurs pays européens, grâce à l’utilisation du même type de représentation (CIAM, 1930). La présente contribution vise à démontrer l’efficacité de l’outil du « redessin », en proposant quelques exemples réalisés avec le même code graphique. A un siècle de distance de leur réalisation, l’objectif principal de l’approche comparative entre ces cas d’études est de réexaminer de façon critique une tradition qui a subi l’influence des schémas concernant l’évolution de l’îlot, produits par les architectes du Mouvement Moderne (MAY, 1930). Dans ce sens, la prochaine étape que la recherche peut envisager est de considérer Vienne et Francfort comme modèles complémentaires, en tant qu’éléments essentiels d’une situation et d’un débat commun. En effet, la comparaison n’établit pas si un modèle a prévalu sur l’autre, mais elle offre un regard impartial sur leur complexité et leur richesse. La portée de ces aspects méthodologiques, importants au niveau conceptuel et opérationnel, consiste en la « construction » d’un grand instrument objectif concernant les modèles architecturaux des années Vingt, qui peut répondre à des questions que l’architecture ne cesse encore aujourd'hui de se poser.