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Qu’elle soit inscrite dans une réflexion sur la « création », l’« invention », la « découverte » ou l’« innovation », la nouveauté participe indéniablement des transformations des sociétés. Mais existe-t-il des processus de production du nouveau propres à ce que nous appelons aujourd’hui, en les distinguant, les « arts », les « techniques » et les « sciences » ? Un peintre, un ingénieur et un savant « inventent »-ils différemment, à des époques où les frontières sont ténues, comme l’indique l’utilisation des termes d’« arts » et d’« artiste » en un sens large jusqu’au XIXe siècle ? Les assujettissements sociaux et économiques – commandes et marchés, contraintes de temps et d’argent, enjeux de pouvoir – fonctionnent-ils de manière analogue dans ces contextes différents ? Dans tous ces domaines, faut-il penser que le nouveau est le produit de combinaisons inédites issues de matériaux déjà existants ? Que retenir du mythe du génie inventif et de l’inventeur héroïque qui voudrait que les novateurs – artistes, artisans, savants, industriels, chercheurs – n’innovent véritablement qu’en faisant table rase ? En s’intéressant à la fois aux discours et aux pratiques de la nouveauté dans les arts, les techniques et les sciences du XVe au XIXe siècle en Europe, cet ouvrage propose de questionner la pertinence de ces catégories et d’identifier les différentes manières dont les sociétés envisagées ont tenté de penser et de produire du nouveau. À travers des études de cas et des études comparées, il s’agit de penser dans sa diversité et ses ambiguïtés la production du nouveau en contexte.