écrit Julien Farges . Husserl a commencé, très tôt à développer la notion de « monde de la vie » , dès ses Recherches logiques, mais c'est surtout dans son ouvrage tardif la Krisis qu'elle devient le titre d'une problématique universelle, écrit Emmanuel Housset. Le « monde de la vie », traduction de l'allemand Lebenswelt, est une expression héritée du philosophe Wilhelm Dilthey que Husserl s'appropriera, plus comme une « rubrique » problématique que comme un concept parfaitement constitué. Cette notion désigne en gros, , les phénoménologues parlent aussi de monde pré-scientifique . On peut inclure dans ce concept toutes les prestations, concrètes comme abstraites, qu'un ego peut effectuer dans le cours naturel de sa vie (perception d'objet, de chose, de personne, pensée en général, jugement scientifique, hypothèse métaphysique, croyance de toutes sortes, etc.). À sa reprise par Husserl, cette notion a déjà un siècle d'existence. Dans une note Julien Farges rapporte cette analyse : ». En résumé la Lebenswelt signifierait selon cet auteur, le passage d’une vie située « dans un monde » à une vie « vivant le monde » lui-même, et qui façonne celui-ci tout autant qu’elle est façonnée par lui. Cette évolution et cette sédimentation de sens fait, dans une autre contribution de Julien Farges, de la notion de Lebenswelt . À toutes les étapes de la pensée évolutive de Husserl, les thématiques du « monde de la vie » comme celle de la « réduction » sont, explicitement ou implicitement, présentes, note dans son mémoire Mario Charland. Dans la Krisis un nombre important de paragraphes comporte cette expression de « monde de la vie » étudié sous divers angles, par exemple, vis-à-vis des sciences, dans l'œuvre de Kant, face à l'attitude naïve, de la nécessité d'une ontologie du « monde de la vie ». Le concept de « monde de la vie » obéit aux conditions formelles pour qu'il puisse y avoir un monde, que donne le Dictionnaire des concepts, à savoir il est une .