Vitellion - dont le nom apparaît sous les différentes formes Erazmus Ciolek Witelo, Witelon, Vitellio, Vitello, Vitello Thuringopolonis, Erazm Ciołek, (né vers 1230 à Legnica, en Basse-Silésie ; † après 1280 et avant 1314), est un moine de Silésie qui se consacra particulièrement à la philosophie naturelle. Il est surtout connu par son traité d'optique, De perspectiva.
Vitellion était le fils d'un résident de Thuringe et d'une noble polonaise : lui-même se présente dans ses livres comme Turingorum et Polonorum filius. Il fréquenta l'université de Padoue vers 1260, puis voyagea à Viterbe. Il se lia d'amitié avec Guillaume de Moerbeke, le traducteur d'Aristote. Le traité d'optique, Perspectiva, qu'il composa sans doute entre 1270 et 1278, est dédié à Guillaume de Moerbeke. Un manuscrit de la Perspectiva retrouvé à Berne attribue l'ouvrage à un Magister Witelo de Viconia, ce qui tend à montrer que Vitellion aurait été un frère du monastère des Prémontrés de Vicogne en Hainaut.
Dans la préface de sa Perspectiva, Vitellion mentionne les traités qu'il a déjà écrits. La plupart sont aujourd'hui considérés comme perdus, bien qu'on ait retrouvé De Natura Daemonum et De Primaria Causa Paenitentiae.
Le traité le plus connu de Vitellion est le De Perspectiva, publié à Nuremberg en 1535 et 1551, puis à Bâle en 1572 par Friedrich Risner. Ce dernier éditeur mentionne en préambule de son édition que Vitellion « vivait environ trois cents ans avant ».
Le De Perspectiva existait sous forme de codex. Au , dans ses Memoirs of the Dukes of Urbino, James Dennistoun affirme que la bibliothèque du Duc d'Urbino renferme une copie du De Perspectiva de Vitellion. Ce manuscrit se trouve actuellement à la Bibliothèque apostolique vaticane.
vignette|Frontispice des Vitellonis Thuringopoloni opticæ libri decem : il représente Archimède incendiant la flotte de Marcellus avec un miroir ardent.
Au plan de l'optique proprement dite, le De Perspectiva emprunte largement au médecin érudit arabe Alhazen, et c'est essentiellement par le livre de Vitellion que les travaux d'Alhazen seront connus à la Renaissance, en particulier par Johannes Kepler.