Francisco de Vitoria (Burgos, 1483-1486 - Salamanque, le ) était un théologien, philosophe et juriste espagnol de l'École de Salamanque. Entré dans l'ordre dominicain en 1504, il exerce une grande influence sur la vie intellectuelle de son époque.
Fils de Pedro de Vitoria et de Catalina de Compludo, il entre au couvent dominicain de Burgos en 1505. Envoyé à Paris en 1508, il y étudie la théologie, et est notamment l'élève de Jean Feynier et de Pierre Crockaert. Il se lie avec Juan Luis Vives, présent à Paris de 1508 à 1512. Dès 1516, Francisco de Vitoria enseigne à La Sorbonne, et reçoit finalement son doctorat en théologie en 1522.
L'année suivante, de retour en Espagne, il enseigne cette discipline à Valladolid, avant d'obtenir la chaire de théologie de l'université de Salamanque trois ans plus tard. La Somme théologique de saint Thomas d'Aquin est pour lui l'ouvrage de référence de la théologie, et il s'efforce d'en généraliser l'usage aux dépens des Sentences de Pierre Lombard, qui étaient alors plus couramment étudiées. En raison du prestige considérable de Salamanque en Espagne et en Europe au , il contribue de ce fait à l'adoption du thomisme par une grande partie des théologiens catholiques européens.
Il est l'inspirateur de l'école de Salamanque, au sein de laquelle ont été élaborées de nombreuses théories envisageant l'économie d'un point de vue moral. La doctrine catholique de son temps considérait le désir d'enrichissement des négociants comme un péché, et ceux-ci s'adressaient à lui pour résoudre leurs scrupules de conscience, ce qui l'entraîna à s'intéresser aux questions économiques. Pour Vitoria, l'ordre naturel repose sur la liberté de circulation des personnes, des biens et des idées ; de cette façon, les hommes peuvent se connaître les uns et les autres, augmentant ainsi le sentiment de fraternité réciproque. Ce qui implique que les négociants ne peuvent être réprouvés sur le plan moral, mais qu'au contraire ils servent le bien-être général.