Résumé
L’acide nucléique peptidique (ANP), ou Peptide Nucleic Acid (PNA) en anglais, est une molécule aux bases similaires à l'ADN ou à l'ARN mais qui se différencie par son squelette (backbone en anglais). Les PNA ne sont pas connus pour exister naturellement sur Terre. Ils sont synthétisés artificiellement et utilisés dans la recherche médicale et dans certaines thérapies. L'ADN et l'ARN ont respectivement des résidus sucrés de désoxyribose ou de ribose qui composent leurs squelettes. Dans le cas des PNA, le squelette est composé d'une répétition d'unités N-(2-aminoéthyl)-glycine reliées par une liaison peptidique. Les bases purine et pyrimidine sont attachées au squelette par des liaisons méthyl-carbonyl. Les PNA se notent donc comme des peptides, avec l'extrémité N-terminale en première position (gauche) et l'extrémité C-terminale en dernière position (droite). Le squelette du PNA ne contient donc pas de groupement phosphate (chargés), ce qui a comme conséquence une liaison PNA/ADN plus forte qu'une liaison ADN/ADN classique du fait de l'absence de répulsion électrostatique. Des expériences préliminaires réalisées avec des brins d'homopyrimidine (brins constitués d'une répétition d'une seule base, la pyrimidine) ont montré que le Tm (melting temperature ou température d'hybridation) d'une double hélice PNA (constitué de 6 bases de thymine) / ADN (composé d'adénine) était de 31 °C. En comparaison, l'équivalent ADN/ADN est dénaturé à une température inférieure à 10 °C. La reconnaissance entre bases est parfaite entre l'ADN et les PNA. Des PNA ont été utilisés récemment en Biologie Moléculaire comme outils de diagnostic et dans le cadre de stratégies thérapeutiques antisens. Du fait de leur grand affinité pour l'ADN ou l'ARN, il n'est pas nécessaire de travailler avec de longs oligomères pour ces utilisations qui traditionnellement demandent des sondes oligomères de 20-25 bases. Le problème est alors de pouvoir assurer une meilleure spécificité. En effet, les PNA sont, lors de leur liaison aux ARN ou ADN, facilement déstabilisés par 1 ou 2 mésappariements (mismatch).
À propos de ce résultat
Cette page est générée automatiquement et peut contenir des informations qui ne sont pas correctes, complètes, à jour ou pertinentes par rapport à votre recherche. Il en va de même pour toutes les autres pages de ce site. Veillez à vérifier les informations auprès des sources officielles de l'EPFL.
Cours associés (2)
BIOENG-110: General Biology
Le but du cours est de fournir un aperçu général de la biologie des cellules et des organismes. Nous en discuterons dans le contexte de la vie des cellules et des organismes, en mettant l'accent sur l
BIO-212: Biological chemistry I
Biochemistry is a key discipline for the Life Sciences. Biological Chemistry I and II are two tightly interconnected courses that aim to describe and understand in molecular terms the processes that m
Publications associées (60)
Concepts associés (8)
Synthèse d'oligonucléotide
La synthèse d'oligonucléotide est la synthèse chimique de fragments relativement courts d'acide nucléique avec une structure définie. La technique est largement utilisée dans les laboratoires. Elle permet d'obtenir un accès inédit ou peu couteux à des oligonucléotides avec la séquence de nucléotides désirée. Le procédé utilise comme building block des nucléosides de type désoxyadénosine (dA), la thymidine (T), la désoxycytidine (dC) et la désoxyguanosine (dG) pour l'ADN et de type adénosine (A), la thymidine (T), la cytidine (C) et la guanosine (G) pour l'ARN sous forme de phosphoramidite.
Aptamère
vignette|Structure d'un aptamère ARN spécifique de la biotine. L'aptamère et sa surface moléculaire sont représentés en jaune. La biotine (sphères) s'insère de manière très ajustée dans une cavité de la structure de l'ARN Un aptamère est un oligonucléotide synthétique, le plus souvent un ARN qui est capable de fixer un ligand spécifique et parfois de catalyser une réaction chimique sur ce ligand. Les aptamères sont en général des composés synthétiques, isolés in vitro à partir de banques combinatoires d'un grand nombre de composés de séquence aléatoire par une méthode de sélection itérative appelée SELEX.
Ribozyme
right|thumb|Le ribozyme en tête de marteau présent dans le génome de certains viroïdes de plantes Les ribozymes sont des ARN qui possèdent la propriété de catalyser une réaction chimique spécifique. Le terme « ribozyme » est un mot-valise formé à partir des mots « acide ribonucléique » et « enzyme ». La découverte de ces molécules dans les années 1980, indépendamment par Tom Cech et Sidney Altman, a été une grande surprise car jusqu'alors, les protéines étaient les seules macromolécules biologiques connues pour catalyser des réactions chimiques.
Afficher plus