vignette|Fête de l'Être suprême, 1794 (Paris, musée Carnavalet).
vignette|Inscription rappelant le culte de l'Être suprême, sur le portail de la collégiale ruinée Saint-Thomas à Crépy-en-Valois (Oise).
vignette|Criteuil-la-Magdeleine
Le culte de l'Être suprême est un culte religieux et civique organisé en France au début des années 1790 et notamment à l'occasion de fêtes en 1794. Ce culte, à l'origine philosophique, ne se voulait pas une religion. Comme le mentionne le décret du 18 floréal an II, le culte de l'Être suprême est un ensemble de fêtes destinées, à la demande du peuple, à lui faire prendre conscience qu'il est souverain dans son pays. Le théophilanthropisme est une émanation du culte de l'Être suprême apparu le (26 nivôse an V) et interdit en 1803.
Si le culte de l'Être suprême a disparu au , il demeure inscrit dans le préambule de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui dispose que « l'Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen ».
Le concept d'Être suprême existe en philosophie depuis l'Antiquité grecque. Dans la Métaphysique, Aristote assimile le Premier moteur à un être suprême, premier en tout. Il faut toutefois attendre l’ère des Lumières pour que l'Être suprême prenne son sens. Cet Être est lié au concept de religion naturelle. Il aurait été nourri par celui de Grand Architecte de l'Univers soutenu par la Franc-maçonnerie.
Le voit, en philosophie, une augmentation de l'utilisation de termes tels que ou pour désigner celui que l'on appelait auparavant . D'Alembert utilise ces termes, ainsi que celui d'Être suprême, dès 1758. L'expression d'Être suprême apparaît, décalque de l'anglais , dans l' Essai sur le mérite et la vertu. Il s'agit d'une traduction faite par Diderot de An Inquiry Concerning Virtue or Merit de Shaftesbury, édition définitive en 1733.
Le culte de l'Être suprême procède également du déisme de Voltaire et du théisme chrétien de Rousseau, qui inspire ensuite Robespierre.