Les communautés Khojas ou khodjas (ourdou: خوجہ) sont des communautés Indo-pakistanaises ou issues de ces communautés. Ce sont généralement des ismaéliens ou chiite duodécimaine. Les plus importantes communautés sont installées principalement à Bombay (Mumbai), au Pakistan dans la province du Sindh frontalière du Gujarat, mais on trouve des communautés khodjas également le long de l'Afrique de l'Est.
Les Khôjas parlent souvent le kutchi, le gujarati ou l'ourdou et ils avaient initialement adopté l’alphabet khôjkî pour éviter que le contenu de leurs livres sacrés soit lus par des étrangers non initiés. Plus tard leurs ouvrages seront écrits en sindhi et gujarâtî. Selon les annales historiques ismaéliennes, à la fin un sage (Pîr) nommé Sadr al-Dîn, né à Sabzwarî (Perse), aurait voyagé de la Perse en suivant la route de la soie pour aller en Inde, dans la province du Sind. Il était le Hujjat al-Imâm (le représentant officiel de l’imâm Islâm Shâh en Inde) et un grand mystique très connu par son travail inlassable. Il est aussi connu sous le nom de Sohdev dans les gnâns.
Les premiers Nizârites fondateurs de la communauté khojas d'Inde étaient persans. Réfugiés d'Iran après la prise d'Alamut, ils s'installent massivement dans le Sind et le Gujarat.
Durant presque cinq siècles, plusieurs dâ`î's (missionnaires de l'islam) sont venus après Sadr al-Dîn et graduellement la communauté Khôja s’est consolidée par la conversion d'un certain nombre de natifs : les Lohanas, un groupe ethnique originaire d'Afghanistan et du Sind installé dans le nord-ouest de l'Inde, donnant naissance à une communauté indo-persane florissante dans la région.
Il devenait nécessaire de produire des œuvres religieuses (gnâns, garbîs, granths, etc.) adaptées à la mentalité locale. Les Khôjas étaient dispersés en Inde : Kutch, Kâthiâwar, Sind, Gujarat ; la diaspora était présente à Zanzibar et en Afrique de l'Est, ainsi que dans les grands centres comme Calcutta, Madras, Rangoun et les villes de l’Inde.