Le quatrième concile œcuménique du Latran (souvent nommé ) est le douzième concile œcuménique de l'Église catholique. Il s'est tenu au Latran en 1215 sur l'initiative du pape Innocent III. Le concile marque l'apogée de la chrétienté médiévale et de la papauté après l'effort de renouveau inauguré, 150 ans plus tôt, par les réformateurs du (en particulier par Grégoire VII). Pendant les trois semaines que dure le concile, du au , de nombreuses décisions sont prises qui renforcent l'emprise du Saint-Siège sur la chrétienté occidentale.
Au début du XIIIe siècle, l'Église romaine est affaiblie par des courants spirituels qui se développent en son sein. Cathares et , notamment, mettent à mal l'unité catholique de l'Occident. Le pape Innocent III doit également faire face aux souverains d'Europe pour imposer la théocratie pontificale. Il cherche à donner des solutions plus générales à tous les problèmes qui se posent à l'Église, d'où l'idée d'un concile œcuménique. Il décide de convoquer un nouveau concile et de lui donner la plus grande ampleur possible. Par le concile de Latran IV, Innocent III souhaite lancer la cinquième croisade et réformer le monde chrétien sous une autorité pontificale forte. Il vise l'uniformisation des croyances, des pratiques de dévotion et de piété. La bulle d'indiction du concile, Vineam Domini Sabaoth, est publiée deux ans avant, le . Tous les évêques doivent se rendre à Rome sauf deux dans chaque province ecclésiastique qui resteront pour expédier les affaires courantes.
Le concile débute le après une allocution du pape : sont représentées, soit , ou prieurs auxquels il faut rajouter de nombreux délégués d'évêques ou d'abbés empêchés de venir. Pour la première fois, des évêques d'Europe centrale et orientale (Bohême, Hongrie, Pays Baltes) assistent aux débats. Plusieurs prélats orientaux, le patriarche des Maronites, Jérémiah al-Amchîti, qui se voit d'ailleurs reconnaître pendant le concile le titre de patriarche d'Antioche et la reine de Chypre sont présents.