Un vers libre est un vers qui n'obéit pas à une structure régulière : ni mètre, ni rimes, ni strophes. De son côté, le vers traditionnel observe un nombre fixe de syllabes par vers et de vers par strophe. Cependant, le vers libre conserve certaines caractéristiques du vers traditionnel : la présence d’alinéas d’une longueur inférieure à la phrase ; la présence de majuscules en début de ligne, mais pas toujours ; une mise en page laissant respirer les blancs ; des séquences de vers de dimensions variables séparées par un saut de ligne ; des longueurs métriques variables mais parfois repérables ; des effets d’enjambement ; des échos sonores ; etc. La première utilisation de l'appellation « vers libres » a été faite par Blaise de Vigenère (1523-1596), secrétaire de Henri III, traducteur et (al)chimiste, dans son Psaultier de David Torné en prose mesurée ou vers libres, publié chez Abel L'Angelier, à Paris, en 1588. Dans sa traduction des Psaumes Pénitentiels de David, publiés en 1587 chez le même éditeur, Blaise de Vigenère n'employait que le terme de « Prose mesurée ». D'autres l'avaient fait, certes, mais Blaise de Vigenère est le premier à nommer cette forme poétique, trois siècles avant qu'on ne le croit, et à inventer l'appellation de « vers libre ». Il est donc malaisé d’attribuer la paternité du vers libre à tel ou tel poète. D’aucuns se le réclament d’ailleurs. La « création » de ce (non) procédé métrique prend en réalité forme sous l’impulsion de plusieurs écrivains, eux-mêmes influencés par leurs prédécesseurs, à une époque où la poésie commence à s’affranchir des règles strictes auxquelles elle obéit depuis tant de siècles. Le vers libre apparaît dans un contexte qui fait suite au classicisme et aux Parnassiens (fin du ), il est esquissé par certains, concrétisé par d’autres, et participe surtout à la « modernisation » de la poésie. Bien avant que n’apparaisse l’appellation commune de « vers libre », la poésie française s’autorisait déjà des libertés métriques. Il s’agissait alors du « vers irrégulier ».

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Concepts associés (16)
Poésie
upright=0.8|thumb|Manuscrit du poème Les Assis d’Arthur Rimbaud recopié par Paul Verlaine. La poésie est un genre littéraire très ancien, aux formes variées, écrites généralement en vers mais qui admettent aussi la prose, et qui privilégient l'expressivité de la forme, les mots disant plus qu'eux-mêmes par leur choix (sens et sonorités) et leur agencement (rythmes, métrique, figures de style). Sa définition se révèle difficile et varie selon les époques, au point que chaque siècle a pu lui trouver une fonction et une expression différente, à quoi s'ajoute l'approche propre à la personnalité de chaque poète.
Métrique (poésie)
La métrique est l'étude des objets métriques, autrement dit des unités qui se répètent régulièrement dans le temps à travers des formes prosodiques ou musicales. Réduite à l'étude des formes régulières d'origine prosodiques (mètres, vers, rimes, strophes, etc.), la métrique est à peu près synonyme de la notion de versification. La prosodie est commune à la prose et aux vers : tout vers, si l'on en néglige les caractéristiques métriques, peut être lu comme un énoncé en prose.
Enjambement (poésie)
En poésie, l'enjambement est un procédé métrique fondé sur l'inadéquation entre la syntaxe et le mètre d'un vers : un groupe syntaxique déborde d'une unité métrique sur l'autre. Le mot « enjambement » n’est enregistré qu’en 1680 par Richelet dans son Dictionnaire mais le verbe « enjamber » le précède largement et puis son emploi figuré s’explique par l’association avec le mot « pied », utilisé pour définir la base métrique du vers. L'enjambement, critiqué par les poètes classiques, est recherché pour son expressivité par la poésie romantique et ses successeurs.
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