L’oléoduc Keystone, en anglais Keystone Pipeline, exploité par l'entreprise TC Énergie (anciennement TransCanada), est long de et transporte essentiellement des hydrocarbures synthétiques et du bitume dilué issus de sables bitumineux. En projet depuis 2005, les deux tronçons de l'oléoduc (en marron et orange sur la carte ci-contre) sont opérationnels depuis 2011. Partant de la région des sables bitumineux de l'Athabasca, dans le Nord-Est de la province canadienne de l'Alberta, ils desservent plusieurs destinations aux États-Unis, dont la raffinerie de Wood River, ainsi que les dépôts pétroliers de Patoka (dans le Sud de l'Illinois) et de Cushing (en Oklahoma).
Deux autres tronçons, formant un tout nommé Keystone XL, sont proposés en 2008. Le premier (, bleu et violet sur la carte), correspondant au segment sud et qui rejoint la côte texane du golfe du Mexique , est en majeure partie en exploitation depuis . Le second tronçon (, en vert sur la carte), correspondant au segment nord, consiste en un tracé moins long () que celui de l'actuel oléoduc ; il vise à accroître les capacités de transport de ce dernier et à acheminer le pétrole brut américain extrait de la formation de Bakken, dans le Montana et le Dakota du Nord.
La construction de Keystone XL fait l'objet d'une controverse d'envergure nationale. Le projet est vivement contesté par les principales associations environnementales américaines, par de nombreux propriétaires fonciers dont les terres se trouvent sur son tracé, par des Amérindiens et par une partie des élus démocrates américains ; ses opposants y voient un risque de pollution des sols et de l'eau en cas de fuite d'hydrocarbure, ainsi qu'une contribution supplémentaire au réchauffement climatique. À l'inverse, l'industrie pétrolière, le gouvernement conservateur canadien de Stephen Harper et le Parti républicain américain soutiennent vivement le projet en arguant qu'il créera de nombreux emplois, consolidera l'indépendance énergétique des États-Unis et fera baisser les prix de l'essence dans le pays, voire qu'il permettrait un acheminement des hydrocarbures plus sûr que via le transport ferroviaire.