L'alphabet glagolitique (ou glagolitsa, en russe, bulgare et macédonien : глаголица ; en глагољица ; en glagoljica ; en глаголиця, hlaholytsia) est le plus ancien alphabet slave. Inventé par les frères Cyrille et Méthode au , il est originellement utilisé en Grande-Moravie. Il tire son nom du vieux-slave glagoljati qui signifie « dire ». Il est couramment utilisé au Moyen Âge dans les pays de langues slaves méridionales, et sporadiquement au royaume de Bohême. Au cours du , l'alphabet cyrillique, dérivé de l'alphabet grec, remplace progressivement l'alphabet glagolitique, qui lui lègue tout de même quelques lettres comme Ж, Ч, Ш, Щ, Џ, З, Ћ ou Ђ.
Cet alphabet slave est utilisé dans le royaume de Grande-Moravie, au , par Cyrille et Méthode pour traduire la Bible en vieux-slave : ils veulent ainsi la rendre accessible aux Slaves dans le cadre de l’évangélisation des populations du pays. Il est aussi utilisé pour l'évangélisation des Balkans.
En 1248, l'évêque de Senj, en Croatie, est autorisé par le pape à utiliser le vieux-slave et l'alphabet glagolitique dans la liturgie. Des stèles écrites en glagolitique au et dans les alphabets glagolitique et latin, ainsi que de nombreux missels dont quelques incunables, prouvent effectivement la persistance de cette écriture dans la liturgie de Croatie jusqu'au . L’Évangéliaire de Reims, dont la première partie, du , est écrite en cyrillique, est complété à Prague à la fin du en glagolitique. Un peu antérieur, le Codex Gigas, un manuscrit latin écrit en Bohême au , contient une page détaillant l’alphabet glagolitique, témoignage de l’usage persistant de cette écriture chez les Slaves de l’ouest.
Fichier:Glagolica.png|Alphabet glagolitique et ses équivalents en cyrillique.
Fichier:CodexVaticanusSlavicus3Gagoliticus.jpg|Codex en glagolitique ({{s-|XI}}).
Fichier:ZografskiyKodeks.png|La première page de l'[[Évangile selon Jean]] de Codex Zographensis des {{s2-|X|e|XI|e}}, le plus ancien manuscrit avec le ''tétra[[évangile]]'' en vieux-slave.
Fichier:ZographensisColour.