vignette|upright|Le sōhei Benkei et Minamoto no Yoshitsune.
Les étaient une classe de moines-guerriers bouddhistes du Japon médiéval. À certaines époques de l'Histoire, ils avaient un pouvoir considérable qui obligeait les daimyō à collaborer avec eux, ou occuper la capitale lorsque l'empereur prenait des décisions qui leur déplaisaient.
L’appellation sōhei ne date que de la période d’Edo. Auparavant, ils étaient appelés « guerrier-moines », ou « moines féroces ». Les sōhei étaient généralement organisés en larges groupes ou armées au sein de leurs monastères. Le plus célèbre de ces monastères est l'Enryaku-ji, sur le mont Hiei, qui surplombe Kyōto. Les sōhei de l’Enryaku-ji étaient d’ailleurs appelés les yama-hōshi, ou « les moines du Mont ». Selon un poème du moine Jien : . Cette appellation a suscité une grande confusion auprès des auteurs occidentaux qui ont très souvent confondu les yama-bōshi avec les . Ce dernier terme, qui signifie « ceux qui couchent dans la montagne » - et aucunement « guerrier de la montagne » -, désigne en fait des ascètes itinérants qui vivent dans les montagnes.
Les sōhei du temple Mii-dera, au pied du mont Hiei étaient appelés les , et ceux des temples Tōdai-ji et Kōfuku-ji de Nara : les .
Les sanctuaires shintō avaient aussi leurs factions de prêtres-guerriers, qui étaient appelés jinin ou .
Les sōhei partageaient de nombreuses similarités avec les frères lais européens, membres d'ordres monastiques qui pouvaient ne pas avoir été ordonnés. Tout comme les moines-chevaliers allemands de l'Ordre Teutonique, ou d'autres ordres religieux tels que ceux impliqués dans les Croisades, les sōhei n'étaient pas des guerriers individuels, ni même des membres de temples isolés, mais des guerriers appartenant à des grandes confréries étendues. N'importe quel « temple principal » de n'importe quel ordre monastique sōhei pouvait avoir plusieurs, si ce n'est des dizaines ou une centaine, de plus petits monastères, lieux d'entraînement et temples subordonnés.