Le plan Madagascar était un projet du Troisième Reich visant à déporter quatre millions de Juifs d'Allemagne, de ses pays alliés et de ses territoires conquis, à Madagascar, alors colonie française. Ce plan ne fut jamais appliqué. L'idée avait d'abord été évoquée en Pologne en 1936. Une commission fut formée, du nom de son président : la Commission Lepecki. . Jozef Beck, ministre des Affaires étrangères polonais, en discuta avec son homologue allemand, Joachim von Ribbentrop, mais la guerre mit un terme provisoire au projet commun. Évoqué en Allemagne depuis 1938 dans des discussions de responsables tels que Julius Streicher, Hermann Göring, ou Joachim von Ribbentrop, ce plan n'est ainsi réellement envisagé qu'à partir de , sous l'impulsion d'Heinrich Himmler. vignette|Plan alors imaginé En effet, la défaite de la France étant quasiment entérinée, se pose alors la question d'un passage sous contrôle direct allemand de certaines de ses colonies. D'autant plus que dans l'esprit du commandement nazi, il est aussi acquis que le Royaume-Uni capitulera rapidement sous les bombardements de la Luftwaffe, et donc que les voies maritimes seront, après un accord de cessez-le-feu, libres des attaques de la flotte britannique. Le , Franz Rademacher, membre du ministère des Affaires étrangères de Ribbentrop chargé des affaires juives, présente un mémorandum à ce sujet à son supérieur Martin Luther. Son plan détaillait les mécanismes d'évacuation des Juifs d'Europe et prévoyait de garder les Juifs d'Europe de l’Est à Lublin (Pologne) et de déplacer tous les Juifs de l'Ouest hors d'Europe, à Madagascar par exemple. Luther communique le plan à Ribbentrop qui le communique lui-même à Adolf Hitler. Le , en référence à la défaite et l'avenir de la France, Hitler et Ribbentrop s'entretiennent de ce plan avec Benito Mussolini. Hitler en discute les jours suivants avec le grand amiral Erich Raeder. Informé en du projet, Reinhard Heydrich souhaite être largement impliqué. Il écrit donc le à Ribbentrop dans ce sens.