Le mot patrie désigne étymologiquement, le « pays des pères ». Suivant les époques, les lieux et les classes sociales, ce terme recoupe des notions différentes, explicitement ou implicitement.
Une version relativement moderne et guerrière dit que la Patrie est le pays, la nation, pour lesquels on est prêt à se sacrifier.
Une version plus sereine dit que c'est le lieu où l'on a ses attaches familiales ou/et émotionnelles, voire, à l'occasion d'une immigration, que c'est le pays que l'on a élu pour y faire sa vie. La citation latine Ubi bene, ibi patria (La patrie est où l'on est bien) résume cet état d'esprit. Chateaubriand en fait référence dans Itinéraire de Paris à Jérusalem : .
Le patriotisme (mot datant de 1750) est l'attachement sentimental ou politique à la patrie.
Dans son Dictionnaire philosophique, Voltaire définit la patrie comme .
Dans l'Antiquité, ce mot désigne la terre où sont enterrés les ancêtres.
En France, sous les Mérovingiens, le sentiment d'appartenance à une entité commune et supérieure, le royaume des Francs, couvrant l'essentiel de la Gaule et uni par l'allégeance à une même dynastie royale, reste fort chez les Francs et maintient le sentiment de l'unité franque. D'ailleurs dès la seconde moitié du , les habitants de la moitié nord de la Gaule se reconnaissent comme Francs, témoignage de l'accomplissement de la fusion progressive entre Gallo-Romains et Francs qui s'achèvera au et de la naissance, selon l'expression de Ferdinand Lot d'un « patriotisme gallo-franc ». Des auteurs du Haut Moyen Âge, comme la Baudonivie, font ainsi un grand usage du mot « patrie » en se référant au royaume des Francs. Sous les premiers Carolingiens, le mot « patrie » est moins utilisé et c'est la référence à l'Europe qui apparaît et se renforce.
Sous les Capétiens, au Moyen Âge, il s'accompagne d'une notion de proximité : la patrie est alors la province, la région, la ville, voire le village où on est né et où on a grandi, il semble que « être de la même patrie » c'est se comprendre, parler la même langue : le français était alors une langue minoritaire en France, les patois ou langues régionales étaient les langues parlées par une majorité de « Français ».