La bataille du lac Khassan, aussi appelée incident de Changkufeng, est une bataille qui opposa l'Armée rouge à l'Armée impériale japonaise en 1938. Elle débute le lorsque les troupes japonaises s'infiltrent via le Mandchoukouo en territoire soviétique à côté du petit lac Khassan, à au sud de Vladivostok.
Elle durera jusqu'au et se soldera par une victoire soviétique, malgré de lourdes pertes.
Les pertes totales soviétiques s'élèvent à tandis que les pertes totales japonaises s'élèvent à .
Cette bataille est une remise en cause par le Japon Shōwa de la Convention de Pékin signée en 1860 et mènera un an plus tard à la bataille de Khalkhin Gol (en 1939), dont l'intensité montera d'un cran.
vignette|droite|320px|Le général Guenrikh Liouchkov, en janvier 1929.
Dans la première moitié du , les tensions sont élevées entre Moscou, Tokyo et Pékin, le long de leurs frontières communes au Nord-Est et à l'Est de la Chine actuelle. Le Chemin de fer de l’Est chinois reliait la Mandchourie chinoise et l'Extrême-Orient russe. La partie sud du chemin de fer, connue sous le nom de chemin de fer sud-mandchourien, devint un enjeu et un lieu de dispute récurrentes entre les puissances, notamment lors de la guerre russo-japonaise de 1905, de l'incident de Mukden de 1931 (invasion de la Mandchourie) et de la guerre sino-japonaise de 1937 à 1945, mais aussi lors d'incidents plus limités comme l'incident ferroviaire russo-japonais de 1929.
La bataille du lac Khasan est le résultat de ces tensions historiques.
La confrontation a été déclenchée par deux évènements : par le renforcement par l'Union soviétique de sa frontière avec la Mandchourie sous contrôle japonais, près de la localité de Khasan, d'une part, et par la défection du général soviétique Guenrikh Liouchkov, responsable de la police secrète soviétique, le NKVD dans la région, d'autre part. Le 11 juin 1938, après les purges de 1936-1937 et l'arrestation d'une partie de sa famille, celui-ci déserte et rejoint les rangs de l'armée japonaise.