L'incident de Mukden (ou de Moukden ou de Mandchourie) a eu lieu le en Mandchourie du Sud, lorsqu'une section de voie ferrée, appartenant à la , près de Mukden (aujourd'hui Shenyang), a été détruite. Cet attentat a été planifié par les Japonais redoutant une unification de la Chine sous l'égide du Kuomintang, perçue comme une menace contre la prééminence japonaise dans la région. Les militaires japonais accusent les Chinois d'avoir perpétré l'attentat, donnant ainsi le prétexte à l'invasion immédiate du Sud de la Mandchourie par les troupes japonaises, et la création quelques mois plus tard de l'État fantoche du Mandchoukouo, sous l'autorité théorique de l'ex-empereur de Chine, Puyi.
Cet incident « provoqué » n'est pas unique en son genre. Des procédés similaires sont utilisés sous l'impulsion du général Tanaka entre la fin des années 1920 et l'invasion du reste du territoire chinois, pour tenter de justifier l'expansionnisme japonais en Asie.
En Chine, cet incident est connu sous le nom d'incident du 9.18 (九一八事变, en pinyin : jiu yiba shibian), ou incident de Liutiaogou (sinogrammes traditionnels 柳條溝事變).
Après la guerre russo-japonaise (1904-1905), l'empire du Japon remplace l'Empire russe en tant que puissance dominante en Mandchourie. La politique japonaise concernant la Chine est conflictuelle tout au long des années 1930. Jusqu'à la création du quartier général impérial en 1937, l'armée japonaise du Kantôgun dispose d'une certaine indépendance en Mandchourie et dans le Nord de la Chine, à la fois à l'égard du gouvernement civil et de l'autorité militaire à Tokyo.
À l'époque, l'empereur Shōwa et ses conseillers se demandent s'ils doivent conquérir militairement la Chine, et y établir un pouvoir de type colonial, ou bien assujettir la Chine par la voie économique. De plus, le gouvernement japonais veut maintenir la fragmentation de la Chine, afin de pouvoir traiter à son avantage avec les différentes factions chinoises, qui sont en conflit ouvert les unes contre les autres.