Le Mouseîon (du grec « temple des Muses » ou Musée, situé au sein même du quartier royal (Basileia) d'Alexandrie en Égypte ptolémaïque, est l'un des plus importants centres intellectuels du monde hellénistique. La construction du musée est l’une des nombreuses illustrations de la politique culturelle de Ptolémée , celle de la recherche d’une véritable suprématie intellectuelle lagide. L’ancien sômatophylaque d’Alexandre le Grand voulut faire de son musée celui du monde grec, à l’image du vers d’un poète grec rapporté par Athénée de Naucratis dans son Deipnosophistes, faisant du musée du mont Hélicon celui de la Grèce. Expression du désir constant de conserver des liens avec la tradition et la culture grecques, le musée d'Alexandrie a aussi été le moyen pour les Ptolémées de faire valoir leur supériorité culturelle face à des rivaux antigonides et attalides qui redoublaient d'efforts pour édifier de nombreux musées et académies. Bien qu'il ait été gravement endommagé en 47 , le musée d'Alexandrie a survécu, notamment à travers l’héritage qu'il a diffusé partout en Europe.
Le Mouseîon d’Alexandrie n’est ni le premier ni le seul Mouseîon qui ait été érigé au cours de la période hellénistique. Construit en 290 , au sein même de la capitale lagide, le musée, respectant les modèles de l'Académie platonicienne et du Lycée aristotélicien, a connu un prestige culturel sans égal, entre sa construction et sa partielle destruction en 47 , bien qu'il ait été concurrencé par ceux d’Éphèse, d’Athènes ou encore par celui de Smyrne. À l’origine lieu de dévotion envers les neuf muses, il faut voir dans le musée d’Alexandrie et ses concurrents une sorte . Afin d'imiter le musée athénien de l’Hélicon, celui d'Alexandrie a été placé auprès des buttes du Bruchium et du Paneum, entre lesquelles passait la voie canopique, artère qui traverse la ville selon un axe est-ouest depuis la « Porte du Soleil » jusqu'à la « Porte de la Lune ».
center|Plan d'Alexandrie à l'époque hellénistique (n°9 = Musée)|thumb|upright=2.