Le bourouchaski (ou, selon les transcriptions, burushaski ou bouroushaski ; en ourdou بروشسکی - burū́šaskī) est la langue du peuple des Bourouchos, parlée par environ (en 2000) dans les vallées des rivières Hunza, Nagar et Yasin, dans la partie la plus septentrionale du Pakistan. C'est un isolat linguistique : quoique le bourouchaski ait incorporé un certain nombre de mots issus de langues géographiquement voisines (en particulier l'ourdou, le khowar et le shina), il recèle un vocabulaire propre assez original pour être distingué de ses voisins.
Les aires linguistiques du bourouchaski sont séparées par une centaine de kilomètres et représentent trois dialectes distincts, l'intercompréhension étant possible.
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Des essais de rattachement du bourouchaski avec d'autres langues isolées d'Eurasie (iénisséïen, etc.) ont été tentées.
Aujourd'hui, la théorie la plus reconnue sur l'origine du bourouchaski est celle d'un lien génétique avec l'indo-européen et l'albanais.
Le bourouchaski est une langue ergative de type SOV. Le système de numération est vigésimal, avec la particularité de construire les nombres 30, 50, 70 et 90 sur le même modèle que « quatre-vingt-dix » en français.
ex : 30 = altar-toorimi (« vingt-dix »), 50 = alto-altar-toorimi (« deux-vingt-dix »)...
Une autre théorie suppose que le bourouchaski appartient à l'hypothétique super-famille déné-caucasienne, en raison notamment de son côté ergatif, que l'on retrouve dans d'autres langues de cet ensemble, comme le basque, le tibétain ou l'abkhaze.
Le bourouchaski utilise 34 consonnes et 5 voyelles. Ces dernières ( /a, e, i, o, u/ ) peuvent être longues ou brèves, avec des variantes supplémentaires pour les voyelles longues.
Le bourouchaski distingue morphologiquement quatre classes nominales, la logique de la répartition des noms entre ces classes étant dans l'ensemble plutôt respectée :
êtres humains masculins
êtres humains féminins
animaux et objets comptables
noms non-comptables et concepts abstraits
Il existerait (selon Dick Grune) quatre nombres : singulier, pluriel, indéfini (comme en basque ou en albanais par exemple) et collectif, la forme collective pouvant se mettre au pluriel (« double pluriel »).