Eunape de Sardes, en Εὐνάπιος Eunapios (v. 349 – après 414), est un rhéteur grec auteur de Vies de philosophes et de sophistes et d'une Histoire dont il ne reste que des fragments.
La biographie est difficile à constituer, les informations proviennent uniquement de l'œuvre, aucun témoignage extérieur ne complète les connaissances sur la vie d'Eunape. Ce dernier reconnaît un cas analogue dans plusieurs de ses biographies. Il est possible qu’une inscription au texte incertain (CIG III, 4076) l'évoque.
Eunape est né à Sardes en Lydie, Asie mineure vers 349. La date de naissance est difficile à déduire en fonction du contexte et du vocable pour désigner les âges de la vie, on peut la déduire à partir du fait que Prohérésios est exclu de l'enseignement entre 362 et 364 sous l'empereur Julien car chrétien, Eunape le rencontra après l'abrogation de la loi scolaire. La date est importante, l'arrivée avant ou après les lois de Julien permettent de le situer dans le contexte du renouveau intellectuel païen. C'est le parent par alliance de Chrysanthe de Sardes, son professeur durant sa jeunesse, ami du médecin Oribase de Pergame. À l'âge de seize ans, il part étudier à Athènes, chez Prohérésios, sophiste chrétien d'origine arménienne ; il y est initié aux Mystères d'Éleusis et est introduit parmi les Eumolpides. En 368/369, vers l'âge de 20 ans, il voulut poursuivre ses études en Égypte. Mais ses parents le rappellent en Lydie pour enseigner dans l'école de sophistique, puis suit les cours de son parent Chrysanthe de Sardes, qui l'initie à la philosophie de Jamblique, et exerce la médecine et respecte un silence dit mystérique. Contemporain et zélé partisan de l'empereur Julien, il se montra ardent adversaire des chrétiens, voire fanatiquement antichrétien aux dires de Photios, qui utilise un discours très partial.
La date de sa mort est inconnue bien qu'il évoque dans lHistoire l'impératrice Pulchérie, il avait environ 65 ans sous son règne.
Eunape écrivit un recueil de biographies de philosophes, les Vies de Sophistes, ainsi qu'une Histoire universelle, perdue, dont il reste des fragments.