Concept

Procès en sorcellerie au début des temps modernes

Résumé
C'est entre 1580 et 1630, pendant la Contre-Réforme et les guerres de religion en Europe, que les procès pour sorcellerie ont connu leur paroxysme. On estime qu'alors ce sont 50 000 personnes qui ont péri sur le bûcher, dont environ 80% de femmes, âgées le plus souvent de plus de 40 ans. Tout au long du Moyen Âge, la doctrine chrétienne dominante ne croyait pas à l’existence des sorcières ni à la sorcellerie, elle la condamnait au contraire comme une superstition païenne. Certains ont soutenu que c’est le travail de saint Thomas d’Aquin au qui a commencé à jeter les bases d’une évolution dans la doctrine chrétienne : certains théologiens chrétiens ont fini par accepter la possibilité pour un être humain de collaborer avec un ou plusieurs démons afin de lui permettre d’obtenir de réels pouvoirs surnaturels. Il n’est pas surprenant que les superstitions païennes aient été regardées comme hérétiques, puisque tout écart par rapport aux positions officielles de Rome pouvait être considéré comme une hérésie, par exemple, une définition des relations au sein de la trinité, comme le montre l’arianisme qu’on regardait avec horreur. Mais avec la sorcellerie, c’est une peur panique qui semble grandir chez certains théologiens chrétiens, parallèlement à l’adoption d’une nouvelle position doctrinale selon laquelle il était réellement possible pour quelqu’un d’obtenir de vrais pouvoirs surnaturels en collaborant avec le diable ou les diables. En 1233, une bulle du pape Grégoire IX établit à Toulouse une nouvelle branche de l’inquisition en confiant aux dominicains le soin de la diriger. Elle était destinée à poursuivre les groupes chrétiens considérés comme hérétiques, comme les Cathares et les Vaudois. Les Dominicains finirent par devenir les procureurs les plus acharnés contre ceux qu’on accusait de sorcellerie dans les années qui précédèrent la Réforme. Bien que les documents fussent habituellement conservés par les inquisiteurs français, la majorité d’entre eux n’ont pas subsisté, au point qu’un historien travaillant en 1880, Charles Molinier, qualifie ceux qui existent encore de modestes débris.
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