Les Morins sont un des peuples gaulois belges. thumb|300px|Carte des peuples de la Gaule Morini « Morins » est un nom dérivé avec le suffixe -no- que l'on retrouve dans le nom d'autres peuples celtiques (Ruteni, Santoni, Turoni ou Tigurini). La racine est probablement le gaulois mori, mer, attesté sous la forme more dans le Glossaire de Vienne et glosé par le latin mare, mer. De même la forme dérivée morici est glosée par marini. Morini constitue donc une variante de morici 'marins' et pourrait signifier « ceux de la mer ». On retrouve cette racine dans le nom des peuples Armoricains, de Aremorici « ceux qui habitent devant la mer ». Mori est un proche parent du gallois môr, du cornique et du breton mor. Ce terme serait issu de l'indo-européen *mori « mer » ou « lagune » (plutôt que *mari) qui a également donné le germanique *mari « mer, lac », cf. l'anglais mere, l'allemand Meer, le néerlandais meer, le vieux norrois marr, d'où le français mare, le vieux slave morje, le latin mare (« mer », d'où le français 'mer'). La Morinie (traduction de civitas morinorum, la cité des morins) s'étendait de l'embouchure de l'Aa - frontière avec les Ménapiens au nord - à la vallée de la Canche, frontière avec les Ambiens au sud. La limite avec le territoire des Atrébates devait suivre la Canche, puis la Clarence jusqu'à son confluent avec la Lys. Certains auteurs anciens faisaient remonter le territoire des Morins jusqu'à l'embouchure de l'Yser voire de l'Escaut. Leur territoire avait pour oppidum, qui deviendra après la conquête leur civitas (capitale administrative romaine), Taruanna, Terwaan en néerlandais, Thérouanne en français. Peuple de la mer, leur capitale était reliée à la côte par de nombreuses routes permettant l'acheminement vers l'intérieur des terres des produits de la mer, au premier rang desquels le sel. Boulogne-sur-Mer était leur port le plus important, le port par excellence pour accéder en (Grande) Bretagne. Les Romains l'appelaient jusqu'à la fin du Gesoriacum, puis au Bononia.