vignette|Danse du Mât de Mai (MayPole), église de Bishopstone, Sussex, Grande-Bretagne.
La tradition de l’arbre de mai est un rite de fécondité lié au retour de la frondaison ; elle consiste à planter un arbre ou un mât qui le représente dans le courant du mois de mai.
Répandue dans toute l'Europe, elle connaît différentes variantes et déclinaisons de son nom : arbre de joie ou arbre de mai, le mai, arbre individuel, arbre d’amour et leurs traductions : MeyBoom (Belgique), MaiBaum (Allemagne), MayPole (anglais), Palo de Mayo (espagnol), MajStång (suédois), GaïTanáki ("mât enrubanné", Grèce), TanneMaie (Alsace), Mí BhealTaine (gaélique d'Irlande), ArminDeni (roumain), IrminDen (bulgare), Májka (République tchèque), Majówka (Pologne), Maggiolat...
Le mois de mai est traditionnellement le mois des fêtes liées au retour des frondaisons et à la fécondité. Dans ce cadre, l’arbre symbolise les forces de la Nature.
Au concile de Milan de 1579, l’Église catholique proscrivit cette tradition païenne et ses rites apparentés, stipulant l’interdiction
Les origines de ce rituel des rubans associé à un arbre remontent loin dans le passé, et ressortissent probablement d'un côté au rituel de momification égyptien avec ses bandelettes, et de l'autre au très ancien archétype de l'Arbre de vie ou de l'Arbre-Monde.
En Égypte antique l’érection du pilier Djed se produisait durant les très importantes fêtes du mois de Khoiak. Des rubans de momification permettaient de reconstituer le corps d'Osiris déchiqueté par Seth. L’érection du pilier Djed représentait symboliquement la capacité de régénérescence du dieu. Lazare de Béthanie, lors de sa résurrection, apparaît également entouré de plusieurs femmes et enrubanné de bandelettes de momification, comme une suite ou une résurgence des pratiques de régénération liées aux mythes osiriens. À l’origine (très ancienne, selon Georges Posener : c'est un ), le symbole du pilier Djed est parfois interprété comme la figuration stylisée d'un arbre en fleurs ou d'un arbre ébranché, ou comme un mât constitué de faisceaux de tiges végétales (peut-être une haute gerbe de céréales), ou encore un pieu à entailles, ou enfin il serait l’évocation d’une colonne vertébrale, l’épine dorsale d’un bovidé.