Le débarquement de la baie des Cochons est une tentative d'invasion militaire de Cuba par des exilés cubains soutenus par les États-Unis en avril 1961. Planifiée sous l'administration de Dwight D. Eisenhower, et organisée par la CIA, l'opération fut lancée au début du mandat de John F. Kennedy. Elle visait à faire débarquer à Cuba, le , environ mille quatre cents exilés cubains recrutés et entraînés aux États-Unis par la CIA. Leur objectif était de renverser le nouveau gouvernement cubain établi par Fidel Castro, qui menait une politique économique défavorable aux intérêts américains et se rapprochait de l'URSS. L'opération fut un échec complet et les prémices d'une grave et profonde dissension entre la présidence et les services secrets américains.
vignette|gauche|Localisation de la baie des Cochons sur une carte de 1961.
Après leur arrivée au pouvoir en 1959, à la suite du départ du dictateur Fulgencio Batista, le , les révolutionnaires castristes menés par Fidel Castro engagèrent une politique de révolution agraire, entraînant la nationalisation des terres des grands propriétaires. En mai 1959, la réforme agraire élaborée par Che Guevara est publiée. Elle fixait le minimum de possession de la terre à et plafonnait le maximum à . La nationalisation enlève aussi aux grands propriétaires terriens cubains leurs latifundios et minifundios ; la main d'œuvre ne leur appartient plus et ils ne bénéficient plus ou très peu des richesses qu'ils tiraient de leurs terres.
Dans un premier temps, l'administration américaine, sous la présidence Eisenhower, reconnut le nouveau régime considérant la fin du régime de Fulgencio Batista, qu'elle avait soutenu, comme une opportunité constructive tout en continuant à appliquer les règles de la doctrine Monroe en vigueur depuis 1823. Le programme annoncé par Fidel Castro de démocratie, d'élections libres et de progrès social semblait compatible dans un premier temps, avec les intérêts des États-Unis en regard de la corruption du régime précédent et de son impopularité grandissante auprès de la population civile.