La bataille de l'Escaut, aussi connue sous le nom de bataille des digues, est une série d'opérations militaires de la Seconde Guerre mondiale, menées dans le cadre d'une guerre d'usure imposée par les Allemands, qui se sont déroulées dans le nord de la Belgique et dans le sud-ouest des Pays-Bas, entre le et le . Lancées par les Alliés, dont le gros des troupes était canadien, ces opérations avaient pour but de prendre le contrôle des deux rives de l'estuaire de l'Escaut en vue d'ouvrir le port d'Anvers aux cargos alliés pour faciliter l'approvisionnement du front. Après la dure bataille de Normandie, la Seconde armée britannique a avancé rapidement en Belgique et libéré Bruxelles, Anvers et son port intact. En septembre 1944, il devient urgent pour les Alliés de prendre le contrôle des deux rives de l'estuaire de l'Escaut pour permettre l'accès au port d'Anvers aux navires alliés et faciliter la logistique du front avec des lignes d'approvisionnement qui s'étendent alors sur des centaines de kilomètres depuis la Normandie jusqu'à la ligne Siegfried. La libération de l'accès maritime au port d'Anvers permettrait de ravitailler les armées alliées du front occidental en hommes, en équipement et en approvisionnement beaucoup plus facilement. La résistance belge a neutralisé les sabotages allemands des installations portuaires, aidant les troupes canadiennes à maintenir le port opérationnel ; en effet, Anvers est alors le premier port intact conquis par les Alliés depuis le débarquement de Normandie. Cependant, les voies d'accès au port, en aval du fleuve Escaut , sont contrôlées par la Wehrmacht, installée dans des zones solidement fortifiées, autorisant une défense acharnée. La blindée britannique qui s'est emparée d'Anvers le 4 septembre, s'y est arrêtée sans s'assurer des passages sur le canal Albert ni poursuivre vers le nord jusqu'à Woensdrecht qui commande l’isthme donnant accès à Zuid-Beveland et à Walcheren. Ainsi, le général von Zangen, commandant la armée allemande, pourrait replier de la poche de Breskens qui viendraient renforcer la défense de la Meuse et du Rhin.